NicolasPanayotou — Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre. GravĂ© Ă  l’entrĂ©e de l’Ecole fondĂ©e Ă  AthĂšnes par Platon, ce cĂ©lĂšbre aphorisme fait rĂ©fĂ©rence Ă  l’expression employĂ©e par Pythagore bien avant Socrate. Puisant dans son rĂ©pertoire iconographique, Nicolas Panayotou, artiste français d’origine grecque nĂ© en

4 Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre que signifie cette cĂ©lĂšbre phrase de Platon ? Comment l’interprĂ©ter ? Tentative d’explication. Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » est la cĂ©lĂšbre inscription que Platon aurait fait graver Ă  l’entrĂ©e de l’AcadĂ©mie, son Ă©cole d’AthĂšnes. Platon 428-348 av. J-C est un idĂ©aliste. Dans l’AllĂ©gorie de la caverne, il invite chacun Ă  faire la diffĂ©rence entre le monde du sensible tout ce qui est perceptible par les sens, source d’erreur et d’illusion,et le monde des idĂ©es pures rĂ©gi par la raison, c’est le monde du vrai, du beau, du bien et du juste. Or, on peut assimiler le monde des idĂ©es pures et raisonnables Ă  la gĂ©omĂ©trie. En effet, raison est synonyme de construction logique, mathĂ©matique, dĂ©montrable, Ă  l’image des thĂ©orĂšmes de gĂ©omĂ©trie. Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » constitue donc un rappel Ă  l’ordre Platon n’accepte dans son Ă©cole que ceux qui font preuve de discernement, c’est-Ă -dire ceux qui savent manier les objets de la pensĂ©e sans passion, sans affect, sans prĂ©jugĂ©. Entrons plus en dĂ©tails dans la signification de cette cĂ©lĂšbre phrase de Platon. Lire aussi nos articles sur la gĂ©omĂ©trie et sur le mĂ©canisme de nos perceptions. A l’origine, la gĂ©omĂ©trie du grec geĂŽmetrĂȘs mesure de la terre est la science de la mesure des terrains. Le terme peut aujourd’hui ĂȘtre dĂ©fini comme la science de l’espace ». A noter que Pythagore, ThalĂšs et Euclide sont les principaux fondateurs de la gĂ©omĂ©trie. La gĂ©omĂ©trie se fonde sur un raisonnement abstrait. Il s’agit de manipuler des objets imaginaires dont les caractĂ©ristiques sont parfaites. La reprĂ©sentation graphique de ces objets n’est quant Ă  elle jamais parfaite, elle permet simplement de se reprĂ©senter schĂ©matiquement ou symboliquement les objets Ă©tudiĂ©s. La gĂ©omĂ©trie peut aussi avoir des applications concrĂštes, par exemple Ă  travers l’architecture. La gĂ©omĂ©trie constitue donc un certain rapport Ă  la matiĂšre elle ne la nie pas mais l’idĂ©alise. Elle est aussi une invitation Ă  voir la perfection cachĂ©e dans la matiĂšre ; elle est l’interface entre la matiĂšre et le divin. La philosophie prĂ©sente de nombreuses similitudes avec la gĂ©omĂ©trie comme cette derniĂšre, elle utilise des outils, se fixe des rĂšgles, s’appuie sur des mĂ©thodes pour arriver Ă  la connaissance ou Ă  la dĂ©monstration d’une vĂ©ritĂ©. Par exemple, la philosophie Ă©tudie des objets mentaux qui peuvent faire penser Ă  des figures gĂ©omĂ©triques. Comme le gĂ©omĂštre, le philosophe utilise la mesure, la comparaison, le modĂšle, la ressemblance, la vĂ©rification ou l’analogie. Perceptions vs. gĂ©omĂ©trie. Nos perceptions sensibles sont trĂšs Ă©loignĂ©es de la gĂ©omĂ©trie. Alors que l’espace gĂ©omĂ©trique est continu, infini et homogĂšne, nos perceptions dĂ©forment sans cesse le rĂ©el. Par sa formule que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre », Platon nous encourage Ă  dĂ©passer le stade des sensations pour accĂ©der Ă  l’intelligible pur. Il nous incite Ă  passer du partiel Ă  l’universel, du relatif Ă  l’absolu, et donc de l’erreur Ă  la vĂ©ritĂ©. Une vĂ©ritĂ© qui ne dĂ©pend pas de nous, mais qui doit s’imposer Ă  tout ĂȘtre sensĂ©. Raisonner en gĂ©omĂštre, c’est donc renoncer Ă  la part illusionnĂ©e de nous-mĂȘmes, celle qui nous fait aborder le monde par les fausses Ă©vidences, l’ego, les habitudes, les impressions, les stĂ©rĂ©otypes, les prĂ©jugĂ©s, les affects ou les passions. C’est laisser son individualitĂ© le moi » partiel Ă  la porte de l’

Emilie100 messages Nombre de messages: 459 Localisation: France Date d'inscription: 26/12/2004 Sujet: Re: Que nul n'entre ici s'il n'est gĂ©omĂštre pour Quire Jeu 26 Mai - 12:08 Merci Quire de ton retour tu nous as vraiment manquĂ©. Je te rĂ©pondrai plus en dĂ©tails demain. Je souhaite vivement que tu retrouves l'inspiration et surtout le bonheur. Nous t'aimons [1984] CrĂ©ation de la sociĂ©tĂ© GĂ©omĂštres associĂ©s NEY & HURNI SA voit le jour en 1984 dĂ©jĂ , créée par deux jeunes ingĂ©nieurs gĂ©omĂštres, MM. Claude Eric Ney GĂ©omĂštre brevetĂ© et Urs Hurni ingĂ©nieur gĂ©omĂštre. Rapidement, ils dĂ©veloppent des activitĂ©s gĂ©omĂ©triques de qualitĂ© et rĂ©alisent des premiers relevĂ©s Hermance, AniĂšres, Russin, Avully, du montage de plans d'ensemble ou la mise en place de rĂ©seaux modernes de PFP Point fixe planimĂ©trique. De grands chantiers viennent Ă©galement et rapidement complĂ©ter l'activitĂ©. DĂ©veloppement rĂ©jouissant Notre sociĂ©tĂ© vit un dĂ©veloppement rĂ©jouissant avec un plus » pour la technologie et le dĂ©veloppement informatique ; vĂ©ritable passion de M. Claude Eric oeuvre de pionnier dĂ©jĂ , de nombreux applicatifs dans le domaine de traitement des donnĂ©es topomĂ©triques, la crĂ©ation d'un logiciel de CAO pour le calcul et l'optimisation des axes routiers sont aux compĂ©tences techniques et humaines et Ă  sa palette de prestations diversifiĂ©es, la sociĂ©tĂ© maintient un dĂ©veloppement soutenu de ses activitĂ©s. AnimĂ©s par une culture qui valorise l’expertise et l’esprit de coopĂ©ration, nos collaborateurs qualifiĂ©s sont portĂ©s par la mĂȘme ambition servir avec prĂ©cision et rĂ©activitĂ©. [2012] Consolidation malgrĂ© le dĂ©chirement L'annĂ©e 2012 est assurĂ©ment une annĂ©e noire pour notre sociĂ©tĂ©. M. Claude Eric Ney, fondateur et associĂ©, disparaĂźt aprĂšs une terrible Ă©preuve physique. Cette "infidĂ©litĂ© tragique" est vĂ©cu avec peine par l'ensemble du personnel, mais est surmontĂ©e avec vaillance. M. Urs Hurni rĂ©ussit sa mission et maintient, puis consolide l'entreprise. [2018] Transmission A l'Ă©tĂ© 2018, MM. Urs Hurni, Jean-François Rolle et FrĂ©dĂ©ric Schenk tous deux gĂ©omĂštres brevetĂ©s s'accordent pour une reprise et une pĂ©rennisation de l'entreprise. La philosophie et l'implication de M. Hurni se retrouvent dans l’enthousiasme des repreneurs. De nouvelles technologies sont introduites, de nouvelles offres de service proposĂ©es mais l'esprit de "Ney & Hurni" demeure et reste notre fil rouge. GĂ©omĂštres associĂ©s NEY & HURNI SA fournit services et solutions Ă  ses clients, avec une Ă©quipe renforcĂ©e et plus que jamais basĂ©e Ă  GenĂšve. Les nouveaux propriĂ©taires sont heureux de pouvoir compter sur la prĂ©sence de M. Hurni, et de l'engagement de toute l'Ă©quipe. Ils se rĂ©jouissent de toujours conseiller et servir. Perspectives d'avenir Le rĂŽle du gĂ©omĂštre reste essentiel, car la profession a besoin d’un garant de la qualitĂ© des relevĂ©s, quelque soit la technique de mesure donc la valeur des livrables qui doit ĂȘtre revue Ă  la hausse pour justifier un rapport qualitĂ©/prix solutions Ă  cela - Augmenter la quantitĂ© et amĂ©liorer la prĂ©cision des informations produites et livrĂ©es plans plus exhaustifs et dĂ©taillĂ©s, - CrĂ©er de nouveaux livrables et accompagner les clients dans leur utilisation les nuages de points par exemple, - DĂ©velopper des expĂ©riences utilisateurs valorisantes modĂšles 3D collaboratifs, services en ligne, visites immersives, monde de la topographie a beaucoup Ă  gagner des techniques de numĂ©risation 3D. [2021] REvolution numĂ©rique A l'Ă©tĂ© 2021, M. Jean-François Rolle devient seul propriĂ©taire. La transition numĂ©rique et le dĂ©veloppement rĂ©jouissant de notre entreprise imposent une attention exclusive !
Quenul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre PubliĂ© le 04/11/2019 Le titre de l’article est, paraĂźt-il, l’inscription que Platon avait fait Ă©crire Ă  la porte d’entrĂ©e de son Ă©cole de philosophie. C’est une lĂ©gende, mais comme toutes les lĂ©gendes, elle est
Écrit par AntarĂšs Mesurer, comparer pour choisir et dĂ©cider ? Deux chemins ! 1Humaniste et politique 2 Symbolique et initiatique NĂ©anmoins un seul objectif Construire le Temple de l’HumanitĂ© Contribution n° 1 ... du DEVOIR opĂ©ratif »fermĂ©... au DEVOIR spĂ©culatif » libĂ©ral. Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » 
 
 dictait Platon
 au fronton de son AcadĂ©mie
 
 380 ans avant notre Ăšre ! Mesurer, comparer pour choisir et dĂ©cider
 
 fondent ce qu’il appelait l’esprit de gĂ©omĂ©trie ». Lui-mĂȘme en usait Ne choisir que de jeunes Ă©lites de ce bois
 
 dont Aristote
 
 pour les conduire aux plus hautes fonctions dans la Cité  
telle Ă©tait sa ligne de conduite. Puis Euclide vint, et le premier en GrĂšce Enseigna l’art du gĂ©omĂštre Environ 300 ans avant notre Ăšre. Il nous laisse des livres importants
 
 sur la gĂ©omĂ©trie plane
 tels ses ElĂ©ments » 
 qu’il nomme de la rĂšgle et du compas » Ă©videmment. Il surgit en 1390
 en maçonnerie
 
 par l’intermĂ©diaire d’un poĂšme manuscrit
 
 LE REGIUS
 
 lequel encore nous guide
 
 de par les STATUTS DE L’ART DE GÉOMÉTRIE SELON EUCLIDE
. Le RĂ©gius ? C’est l’histoire de grands seigneurs et de grandes dames
 
qui avaient beaucoup d'enfants
 
 pour lesquels ils voulaient de bons mĂ©tiers... 
 contraignants en DEVOIRS 
 
envers leurs compagnons, le seigneur, le maitre et la vierge Marie. Ils convoquĂšrent, ce pourquoi, les plus savants des clercs
 
 dont Euclide
 
 afin de crĂ©er le mĂ©tier de maçonnerie
 
 de par la science de gĂ©omĂ©trie. EXTRAITS Ce grand clerc, Euclide, ordonna A celui qui Ă©tait plus Ă©levĂ© dans ce degrĂ©, Qu'il devait enseigner les plus simples d'esprit Pour ĂȘtre parfait en cet honnĂȘte mĂ©tier; Et ainsi ils doivent s'instruire l'un l'autre, Et s'aimer ensemble
 comme sƓur et frĂšre. Il ordonna encore que MaĂźtre doit-il ĂȘtre appelĂ©; Afin qu'il soit le plus honorĂ©, Mais jamais maçons ne doivent appeler un autre, Ni sujet ni serviteur
 mon cher frĂšre
 
 MĂȘme s'il est moins parfait qu'un autre; Chacun appellera les autres
 compagnons, par amitiĂ©. Euclide enseigna le mĂ©tier de gĂ©omĂ©trie. Il fonda les sept sciences; Grammaire est la premiĂšre, je le sais, Dialectique la seconde, je m'en fĂ©licite, RhĂ©torique la troisiĂšme sans conteste, Musique la quatriĂšme, je vous le dis, Astronomie est la cinquiĂšme, par ma barbe, ArithmĂ©tique la sixiĂšme, sans aucun doute, GĂ©omĂ©trie la septiĂšme, clĂŽt la liste, Car elle est humble et courtoise. En vĂ©ritĂ©, la grammaire est la racine, Chacun l'apprend par le livre; Mais l'art dĂ©passe ce niveau, Comme le fruit de l'arbre vaut plus que la racine; La RhĂ©torique mesure un langage soignĂ©, Et la Musique est un chant suave; L'Astronomie dĂ©nombre, mon cher frĂšre ; L'ArithmĂ©tique montre qu'une chose est Ă©gale Ă  une autre, La GĂ©omĂ©trie est la septiĂšme science, Qui distingue le vrai du faux, Fin de citation Mes FF et mes SS
 A cette Ă©poque, le catholicisme romain cannibalise la maçonnerie opĂ©rative Impossible d’y Ă©chapper ! C’est l’esprit de l'Ă©poque
 
 le Zeitgeist philosophique allemand
 qui signifie l’esprit du temps »  
 c’est-Ă -dire le climat intellectuel et culturel
 
 les jugements et habitudes de pensĂ©e
 
 que la vulgate temporelle et spirituelle impose Ă  tous et partout. Le conte-poĂšme RĂ©gius participe Ă©videmment de ce systĂšme culturel carcĂ©ral
 
 en fixant les DEVOIRS aussi bien intimes que publics de chacun
 Exemples Celui qui voudrait connaĂźtre ce mĂ©tier et l'embrasser, doit bien aimer Dieu et la sainte Ă©glise et son maĂźtre aussi. Un maçon qui connaĂźt bien son mĂ©tier, Qui voit son compagnon tailler une pierre, Et qu'il est sur le point d'abĂźmer cette pierre, Reprends-la lui aussitĂŽt si tu le peux, Et montre-lui comment la corriger, Avec de douces paroles nourris son amitiĂ© Tu ne coucheras pas avec la femme de ton maĂźtre, Ni de ton compagnon, en aucune maniĂšre, Sous peine d'encourir le mĂ©pris du mĂ©tier; Ni avec la concubine de ton compagnon, Pas plus que tu ne voudrais qu'il couche avec la tienne. Cela dit, peu Ă  peu, le mĂ©tier de maçonnerie
 
 va confĂ©rer Ă  la science de gĂ©omĂ©trie
 
un statut de systĂšme de rĂ©fĂ©rence
 
 comme Ă©tant une science Ă  part
 
 reliant l’idĂ©e Ă  l’objet
 
 le raisonnement Ă  la forme
 
 ce qui, par extension dĂ©signera toutes les dĂ©marches intellectuelles, morales et spirituelles
 
et ouvrira ainsi la voie Ă  notre maçonnerie spĂ©culative ! 
 Ainsi mes FF et mes SS
 
le maçon opĂ©ratif, tel le gĂ©omĂštre, doit-il savoir mesurer et comparer pour exĂ©cuter son plan de travail et toucher son salaire
 
 le nez dans le guidon
 car pas question d’édification philosophique d’un Temple de l’humanitĂ©, vouĂ© Ă  la concorde et la justice
 ... fruit de la lente maturation alchimique, culturelle et humaniste qu’est l’initiation maçonnique. Il lui manque encore en effet le plus important
 
 ce subtil alchimique enchantement surrĂ©aliste de chercheur d’or 
 Car enfin
 
 s’il suffisait de se constituer de vĂ©ritĂ©s
 
bien propres sur elles
 
 gazouillantes d’obĂ©issances bien-pensantes
 
 admirablement taillĂ©es
 
 alignĂ©es et superposĂ©es Ă  l’identique entre elles ?... 
 tel le mur de Berlin ? 
 Au bout du bout
 ce Temple de l’Humanité  
 soi-disant pur et sans taches
 
 symboliserait une sociĂ©tĂ© figĂ©e 
 
 d’oĂč Dionysos aurait Ă©tĂ© Ă©vincé  
 le dĂ©sir castré  
 dans la parfaite harmonie de l’uniformité  
 d’oĂč nait l’ennui
 et le totalitarisme
 
 dont celui du transhumanisme
 aujourd’hui ! Quant Ă  nous mes FF et mes SS
 
notre ailleurs est autre ! Chacun s’initie soi-mĂȘme
 
. en cheminant cahin-caha
 
 ici et là
 oĂč le pousse ses angoisses mĂ©taphysiques. Il se construit ainsi
 
 d’autres aussi
 
 formant un tout
 
 Ă  limage de ces longs murs de pierres sauvages
 
 zĂ©brant nos prairies montagnardes
 
 ou bordant nos chemins vicinaux
 
 crĂ©ation d’imaginations fĂ©condes
 
 adossĂ©es Ă  de savoir-faire immĂ©moriaux
 
 de force, sagesse et beauté  
 et non de Raison pure
 Car l’apriori, le Zeitgeist, le choc Ă©motionnel fondent le dĂ©sir
 
 celui du compagnon
 
 qui vaque par la tangente
 
 Ă  la recherche de l’or du Temps
 
 Kant, LautrĂ©amont, AndrĂ© Breton dans l’havre-sac
 
 et Pascal
 Il ne faut pas dormir ! » Alors, l’esprit de gĂ©omĂ©trie
 spĂ©culatif ? Certes
 nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre
 
 mais
 nul n’y reste s’il n’est que gĂ©omĂštre ! 
 car, sur le Forum
 dans la CitĂ© la polis d’Aristote
 
au franc-maçon, animal politique 
 
 Comme tout ĂȘtre humain !
 
s’impose le DEVOIR de PAROLE
 
pour distiller au dehors
 
l’esprit de gĂ©omĂ©trie
 
 mĂ»ri au-dedans ! Contribution n°2 L’AcadĂ©mie de Platon, Ă©tait un lieu de formation spirituelle de l’homme La tradition philosophique qui affirme que Platon Ă©crivit cette phrase Que nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre » au fronton de son AcadĂ©mie », n’insiste pas assez sur l’idĂ©e que se faisait ce cĂ©lĂšbre philosophe du mot gĂ©omĂ©trie ». Le sens du mot gĂ©omĂ©trie » employĂ© par Platon n’est Ă©videmment plus tout Ă  fait le mĂȘme aprĂšs 2500 ans. En tant que science et art », le but de la gĂ©omĂ©trie de Platon, Ă©tait de tracer les figures, de relier les lignes, de mesurer les distances et concevoir les formes idĂ©ales. Il est donc Ă©vident que la gĂ©omĂ©trie dont parle Platon n’est pas ce chapitre du cours de mathĂ©matiques enseignĂ© Ă  notre Ă©poque au collĂšge. Il s’agit d’une science sacrĂ©e celle des idĂ©es et des formes ». Les idĂ©es pures » sont des essences divines existant Ă©ternellement dans le monde cĂ©leste, tandis que les formes » sont les corps visibles de notre monde matĂ©riel. Chaque objet de notre bas-monde, pensaient Socrate et Platon, sont les reprĂ©sentations imparfaites des idĂ©es pures et parfaites qui existent Ă©ternellement dans le monde spirituel. Elles s’incarnent et prennent corps sous les multiples formes des objets cosmiques et terrestres visibles du monde sensible et matĂ©riel. Toutes choses du monde sensible sont des formes, sortes de figures gĂ©omĂ©triques tracĂ©es par la main des dieux et destinĂ©es Ă  ĂȘtre les rĂ©ceptacles de leurs idĂ©es pures » et des archĂ©types » cĂ©lestes. Telle Ă©tait la doctrine qu’enseignait Platon, et avant lui, son MaĂźtre Socrate. AncĂȘtre de la gĂ©omĂ©trie moderne, la gĂ©omĂ©trie de Platon Ă©tait donc exclusivement une science spirituelle dont la finalitĂ© n’était pas de former les Ă©tudiants Ă  l’esprit mathĂ©matique, ni aux mĂ©thodes de mesures quantitatives, mais plutĂŽt Ă  ouvrir leurs intuitions Ă  l’apprĂ©hension des rĂ©alitĂ©s spirituelles et Ă  leur rendre intelligibles les lois de la crĂ©ation mĂ©taphysique du cosmos et la terre, ces espaces oĂč se dĂ©ploient les formes », c’est-Ă -dire, les corps physiques de notre bas-monde. L’AcadĂ©mie de Platon Ă©tait par consĂ©quent une Ă©cole initiatique, un lieu de formation de l’esprit humain Ă  la comprĂ©hension des relations existant entre le monde supĂ©rieur des archĂ©types et le monde infĂ©rieur terrestre des objets matĂ©riels accessibles aux sens. Cette formation confĂ©rait aux Ă©tudiants l’aptitude mentale et psychique permettant Ă  l’esprit humain de passer du monde matĂ©riel des pensĂ©es imparfaites dĂ©coulant des Sens », Ă  celui des pensĂ©es pures et parfaites capables de s’élever aux Arts » et aux Sciences » cĂ©lestes, tels les prisonniers de la Caverne de Socrate qui, une fois libĂ©rĂ©s de l’illusion des sens, parviennent Ă  voir la lumiĂšre du soleil et donc Ă  distinguer la vraie rĂ©alitĂ© » des choses. En ce sens, Platon ne faisait qu’institutionnaliser le systĂšme informel de la formation intellectuelle et spirituelle lancĂ©e par son Maitre Socrate. C’est en Egypte, dans les Temples de ThĂšbes, grande mĂ©tropole religieuse, que semble-t-il, Platon avait pris conscience de l’importance de l’esprit de gĂ©omĂ©trie » comme prĂ©alable Ă  toute formation initiatique. En effet, la construction des pyramides, avant d’ĂȘtre un art de bĂątisseurs de monuments, Ă©tait d’abord une Ɠuvre de gĂ©omĂ©trie, c’est-Ă -dire, une Ɠuvre de la pensĂ©e. Tout comme l’entrĂ©e dans le Temple n’est permise qu’aux initiĂ©s, l’entrĂ©e dans l’AcadĂ©mie de Platon n’est accessible qu’à ceux qui ont l’esprit de gĂ©omĂ©trie » selon le mot de Blaise Pascal, qui semble avoir bien compris la vĂ©ritable intention de Platon. Que nul n’entre ici s’il n’a point l’aptitude Ă  rĂ©flĂ©chir on dit aujourd’hui dans les loges maçonniques Que nul n’entre ici s’il n’a point l’aptitude Ă  mĂ©diter. N’exige-t-on pas du profane qui se destine Ă  l’initiation, de passer d’abord par le Cabinet de RĂ©flexion pour prouver son esprit de gĂ©omĂ©trie » ? Que nul n’entre ici s’il n’a point l’aptitude Ă  mĂ©diter sur les idĂ©es pures et les rĂ©alitĂ©s du monde immatĂ©riel et supĂ©rieur. En ce sens, on peut affirmer sans trop se tromper, que Platon est le pĂšre du symbolisme en tant que dĂ©marche intellectuelle utilisant les formes gĂ©omĂ©triques, c’est-Ă -dire des symboles, pour enseigner et rendre intelligibles Ă  l’esprit humain, les idĂ©es archĂ©typales et les phĂ©nomĂšnes du monde invisible. La formule de Platon est donc avant tout, une devise, un critĂšre de sĂ©lection et non pas un prĂ©cepte discriminatoire, elle rĂ©sonne Ă  la fois comme une invitation Ă  ceux qui veulent s’élever Ă  la connaissance des idĂ©es pures, et comme un avertissement nĂ©cessaire aux Ă©tudiants inaptes Ă  l’initiation, afin qu’ils ne viennent pas perdre leur temps Ă  l’AcadĂ©mie. Le Grand Architecte de l’Univers est aussi le Grand GĂ©omĂštre Quelques siĂšcles aprĂšs Platon, les gnostiques iront plus loin en parlant de gĂ©omĂ©trie sacrĂ©e » et en dĂ©signant Dieu le crĂ©ateur des cieux et de la terre par l’attribut de Grand GĂ©omĂštre ». Tout comme Platon, les gnostiques avaient aussi créé des Ecoles initiatiques dans la mĂȘme intention et logique de pensĂ©e que l’illustre philosophe grec. C’est Ă  peu prĂšs Ă  cette Ă©poque qu’apparait l’expression Grand Architecte de l’Univers » entendue comme un synonyme du mot Grand GĂ©omĂštre », comme le rappelle Blaise Pascal qui dĂ©signait explicitement Dieu par ce terme, ou comme Voltaire qui appellait Dieu l’éternel GĂ©omĂštre ». Tout architecte est d’abord un excellent gĂ©omĂštre, cela va sans dire. En effet, le plan d’une cathĂ©drale, comme le plan de toute Ɠuvre d’architecture est un ensemble de formes ou de figures, conçus dans l’esprit de l’architecte, et qui par le travail » ou Art de la construction », se matĂ©rialisera en monument physique. De mĂȘme, si l’Homme est le symbole d’une forme appelĂ©e corps humain », sa crĂ©ation en tant qu’ĂȘtre humain a suivi exactement le mĂȘme processus dans l’Esprit du Grand Architecte de l’Univers. Reprenant cette conception des mystĂšres de la crĂ©ation, les HermĂ©tistes, les Alchimistes et les Kabbalistes, dĂ©velopperont tour Ă  tour, leurs enseignements initiatiques en partant du principe qu’il existe une analogie entre les puissances crĂ©atrices du GĂ©omĂštre Homme et celles du Grand GĂ©omĂštre. Au-delĂ  de leurs diffĂ©rences, ces Ă©coles enseignaient que le Grand Architecte est une LumiĂšre, une Energie cosmique qui investit les formes humaines, animales, vĂ©gĂ©tales et animait toute forme visible, tout comme Socrate et Platon enseignaient que les idĂ©es pures descendaient du monde des archĂ©types pour devenir des pensĂ©es intelligibles dans l’intellect humain, ou sublimer les formes matĂ©rielles du monde sensible. Leur doctrine centrale tourne autour d’une mĂȘme idĂ©e l’Homme est capable de dĂ©ployer l’Art de manier la RĂšgle, l’Equerre et le Compas confĂšre l’aptitude mentale et psychique les pouvoirs divins Ă  la base de la crĂ©ation des cieux et de la terre ces outils maniĂ©s dans un esprit gĂ©omĂ©trique appropriĂ© permettent de tracer » des formes gĂ©omĂ©triques mentales harmonieuses et capables de capturer les Ă©nergies spirituelles les idĂ©es pures Ă©parses dans l’univers, de les rassembler et de les unir dans cette forme, autrement dit, de lui donner vie, force et puissance. C’est en cela que la gĂ©omĂ©trie de Platon est une science initiatique. Sans doute qu’en privilĂ©giant l’expression Grand Architecte », les Ă©coles gnostiques ont voulu mettre en exergue la fonction de constructeur du GĂ©omĂštre divin, dĂšs lors que leur enseignement Ă©sotĂ©rique, originaire d’Egypte, plaçait le symbolisme de la construction du temple humain et du temple cĂ©leste au cƓur de la transmission initiatique. L’initiĂ© gnostique est Ă  mĂȘme de crĂ©er des formes mentales selon les lois de l’art de la construction gĂ©omĂ©trique. C’est en cela que la symbolique maçonnique dĂ©montre clairement que la Franc-Maçonnerie moderne est l’hĂ©ritiĂšre des anciennes Ă©coles gnostiques, mais aussi l’hĂ©ritiĂšre de Platon, le pĂšre du symbolisme gĂ©omĂ©trique. Le Franc-Maçon est aussi un gĂ©omĂštre et un constructeur de temple Être gĂ©omĂštre », c’est savoir manier l’Equerre, le Compas et la RĂšgle. Ces instruments, notamment, l’Equerre et le Compas, sont essentiellement les outils immatĂ©riels de la gĂ©omĂ©trie sacrĂ©e enseignĂ©e dans toutes les Ă©coles d’initiation depuis Platon. Sans le savoir, les Francs-Maçons sont les Ă©lĂšves de Platon. La gĂ©omĂ©trie est le nom par lequel Platon dĂ©signait le travail maçonnique » que le Franc-Maçon est appelĂ© Ă  pratiquer sur son Ăąme, son intellect, sa personnalitĂ©, afin de construire son temple intĂ©rieur, ce RĂ©ceptacle de la LumiĂšre qui luit Ă  l’Orient de la loge. Cette construction ne peut se faire de maniĂšre juste et parfaite que si elle suit rigoureusement les rĂšgles de l’art maçonnique transmise secrĂštement Ă  travers nos rituels initiatiques. Ce thĂšme est au cƓur de l’initiation du Compagnon Franc-Maçon. Les ancĂȘtres Grecs et les gnostiques connaissaient donc le symbolisme de la RĂšgle, de l’Equerre et du Compas autant ces instruments permettent de concevoir un plan de construction, de tracer harmonieusement les formes ou de mesurer, autant ils servent de support mĂ©ditatif pour deviner et comprendre les mystĂšres de l’ñme, et les mystĂšres de la construction des cieux et de la terre, notamment, le monde cĂ©leste du soleil de la lune et des astres, ainsi que le monde invisible des archĂ©types ou idĂ©es pures issues de la pensĂ©e crĂ©atrice des dieux. La Franc-maçonnerie spĂ©culative remonterait-elle donc Ă  Platon ? Vraisemblablement, oui tout ce qui vient d’ĂȘtre dit le prouve. Le Maçon spĂ©culatif, c’est le Maçon de l’intellect, qui construit par sa pensĂ©e et ses qualitĂ©s morales, des formes mentales selon la Science de la gĂ©omĂ©trie et l’Art de la construction, afin de construire son propre temple et celui de l’humanitĂ©, en s’inspirant des proportions pures et parfaites » du Temple cĂ©leste, conçu par le Grand Architecte de l’Univers. L’Equerre, le Compas, le Maillet ou la Truelle, la Pierre Brute, en un mot, tous les outils de la maçonnerie spĂ©culative, sont immatĂ©rielles et relĂšvent essentiellement de l’art de la construction spirituelle. Une planche » maçonnique est appelĂ©e morceau d’architecture », pour signifier que l’Ɠuvre de construction Ă  laquelle se livre le Franc-Maçon est une Ɠuvre intellectuelle, mentale voire psychique. C’est en cela que le Franc-Maçon est un GĂ©omĂštre. C’est prĂ©cisĂ©ment et uniquement de cette gĂ©omĂ©trie-lĂ  que se rĂ©fĂšre la fameuse phrase de Platon, celle qui est un Art » de la pensĂ©e, qui Ă©lĂšve l’esprit Ă  la comprĂ©hension des lois mĂ©taphysiques qui rĂ©gissent les rapports entre l’Homme et l’univers.
Geometrie Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre Selon la tradition, telle Ă©tait l’inscription gravĂ©e Ă  l’entrĂ©e de l’école fondĂ©e Ă  AthĂšnes par Platon, l’AcadĂ©mie. Avant de nous engager sur le sens profond de cette formule, il est important de prĂ©ciser que cette formule attribuĂ©e Ă  403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. We can't connect to the server for this app or website at this time. There might be too much traffic or a configuration error. Try again later, or contact the app or website owner. If you provide content to customers through CloudFront, you can find steps to troubleshoot and help prevent this error by reviewing the CloudFront documentation. Generated by cloudfront CloudFront Request ID Ach7q5gFD_hFim09xt93ghx90Bn6jgkeWV0t5k-zdZ4CT5HC3Hws-A==

Jetranspose d’ailleurs volontiers au dojo le fameux prĂ©cepte platonicien qui orne le fronton de l’acadĂ©mie : « nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre ». Car ce dont il s’agit, c

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2 Cf. aux nombreux travaux de M. TOZZI, ThĂšses de E. CHIROUTER 2008, S. CONNAC 2005, N. GO 2006 ... 1Les diffĂ©rentes recherches rĂ©centes concernant les discussions Ă  visĂ©e philosophique » DVP » ont dĂ©montrĂ© qu’il Ă©tait possible de commencer Ă  apprendre Ă  philosopher dĂšs l’école Ă©lĂ©mentaire2. Par la mise en place rĂ©guliĂšre de sĂ©ances, et par l’étayage rigoureux de l’enseignant, de jeunes Ă©lĂšves apprennent Ă  problĂ©matiser, argumenter et Ă  conceptualiser sur de grandes questions universelles touchant Ă  la condition humaine et Ă  la place de l’homme dans le monde. C’est la didactique de la philosophie qui s’est ainsi dĂ©veloppĂ©e ces derniĂšres annĂ©es, bouleversant considĂ©rablement les reprĂ©sentations traditionnelles de cette discipline. Le prĂ©sent article sort du cadre prĂ©cis de la didactique du philosopher pour s’intĂ©resser aux consĂ©quences, aux effets, que ces ateliers peuvent avoir sur les autres disciplines scolaires, et en particulier sur les Sciences et les MathĂ©matiques. En permettant aux Ă©lĂšves d’engager une rĂ©flexion sur le sens des connaissances qu’est-ce qu’une vĂ©ritĂ© scientifique ? Qu’est-ce que d’ailleurs que la VĂ©ritĂ© » ? Peut-on et comment l’atteindre ? A quoi servent les mathĂ©matiques ? Etc., les Ă©lĂšves peuvent retrouver la saveur des savoirs » dont parle P. Meirieu 2004, p. 75, c’est-Ă -dire faire Ă©merger Ă  nouveau toutes les inquiĂ©tudes, toutes les interrogations qui sont Ă  la source des connaissances humaines. Par cette approche explicitement culturelle et rĂ©flexive des savoirs, le maĂźtre pourra susciter un intĂ©rĂȘt d’ordre anthropologique chez ses Ă©lĂšves et leur permettra ainsi de donner plus de sens aux activitĂ©s scolaires proposĂ©es. Nous reprenons ainsi Ă  notre compte le fondement Ă©thique d’une anthropologie des savoirs scolaires » dĂ©fendue par Levine et Develay nous considĂ©rons que l’élĂšve s’ouvre au plaisir d’apprendre chaque fois qu’il a va Ă  la rencontre d’un supposĂ© savoir qu’il situe dans l’inconnu des secrets construits par tous ceux qui l’ont prĂ©cĂ©dĂ© et chaque fois qu’il a le sentiment de participer de plain-pied au savoir en gestation, d’ĂȘtre inscrit au club de ceux qui se confrontent aux problĂšmes majeurs de l’évolution des sciences et de la sociĂ©tĂ© » 2003, p. 11. C’est ainsi toute la dynamique du dĂ©sir et du sens Ă  l’Ɠuvre dans l’appropriation des savoirs qui nous intĂ©resse ici. 2Nous nous interrogerons plus spĂ©cifiquement sur les diffĂ©rents effets que des ateliers de philosophie peuvent avoir sur les reprĂ©sentations et les difficultĂ©s que rencontrent certains Ă©lĂšves en mathĂ©matiques et en sciences. De trĂšs nombreux prĂ©jugĂ©s, plus ou moins conscients, continuent effectivement de circuler concernant ces disciplines, prĂ©jugĂ©s sur notamment, nous y reviendrons, les conditions de possibilitĂ© de rĂ©ussite dans ces domaines particuliers. Ces jugements inconscients concernent souvent le genre des Ă©lĂšves les garçons Ă©tant censĂ©s ĂȘtre naturellement » plus douĂ©s » en mathĂ©matiques et en sciences que les filles Mosconi, 2004. De plus, Ă  cotĂ© des obstacles de comprĂ©hension plus classiques, de nombreux Ă©lĂšves rencontrent Ă©galement des difficultĂ©s importantes liĂ©es Ă  la place de l’affect dans le processus d’apprentissage Nimer, 1976, et/ou de l’absence de sens accordĂ© Ă  ces activitĂ©s Charlot, 1997. La question que nous posons ici est donc la suivante la mise en place de discussions Ă  visĂ©e philosophique sur des questions d’épistĂ©mologie peut-elle permettre de faire Ă©voluer les reprĂ©sentations des Ă©lĂšves ? Peut-elle dĂ©bloquer certaines angoisses liĂ©es Ă  ces apprentissages ? Les DVP » permettent-elles d’instaurer un nouveau rapport au savoir, de donner plus de sens aux activitĂ©s demandĂ©es et facilitent-elles ainsi la rĂ©ussite des Ă©lĂšves ? 3Du point de vue de la mĂ©thodologie, notre recherche Ă©tant rĂ©cente, le prĂ©sent article se propose de dĂ©finir et de dĂ©limiter prĂ©cisĂ©ment la problĂ©matique et les hypothĂšses, de faire le point sur les enjeux thĂ©oriques et de synthĂ©tiser les travaux antĂ©rieurs sur la question. Nous exposerons nos premiers rĂ©sultats et ouvrirons des champs d’investigation pour le futur. L’article s’appuie sur les recherches menĂ©es en partenariat avec une Ă©quipe canadienne Daniel, 2005, sur les tĂ©moignages d’enseignants pratiquant les DVP » depuis plusieurs annĂ©es Lalanne, 2002, et il propose enfin l’analyse d’une sĂ©ance de rĂ©flexion philosophique Ă  partir d’une adaptation de l’AllĂ©gorie de la Caverne de Platon dans une classe de CM2 et des entretiens effectuĂ©s suite Ă  cette sĂ©ance avec les enseignantes de la classe Institutrice MaĂźtre Formatrice et professeur des Ă©coles stagiaire. 4Dans un premier temps, nous exposerons donc les enjeux de la question en quoi les ateliers de philosophie peuvent-ils produire des effets sur les autres disciplines scolaires, et en particulier en sciences et en mathĂ©matiques ? Et dans une deuxiĂšme partie, nous analyserons les donnĂ©es et tirerons les premiĂšres conclusions de cette recherche en cours. 1. Les enjeux de la question philosophie et rapport au savoir Prendre en compte le sujet derriĂšre l’élĂšve 5Notre travail s’inscrit volontairement dans le cadre d’une sociologie du sujet » Charlot, 1997. DerriĂšre l’apprenant » ou l’élĂšve, il y a un enfant, un sujet, dotĂ© d’affectivitĂ©, s’inscrivant dans une histoire Ă  la fois personnelle et collective. Comme l’a montrĂ© J. LĂ©vine dans ces diffĂ©rents travaux 2003, les DVP » prennent pleinement en compte cette dimension puisqu’elles s’appuient sur la nĂ©cessitĂ© intĂ©rieure, propre Ă  tout ĂȘtre humain, de donner de l’intelligibilitĂ© Ă  son expĂ©rience du monde. C’est cette nĂ©cessitĂ© universelle qui donne naissance Ă  toute forme de pensĂ©e, qu’elle soit religieuse, philosophique, scientifique. Et si, comme le disait Kant, elle est au fondement de la dignitĂ© humaine, alors une des missions de l’école rĂ©publicaine est de faire saisir aux Ă©lĂšves ce lien qui les unit au reste de l’humanitĂ© et rassemble les ĂȘtres, au-delĂ  de leurs diffĂ©rences culturelles particuliĂšres. L’enfant et l’étonnement devant le monde 6DĂšs trois ans, les enfants posent spontanĂ©ment et avec beaucoup d’intensitĂ© ces grandes questions mĂ©taphysiques universelles sur l’origine de la vie, de la matiĂšre, sur l’infini, le fini et la mort. Parmi toutes les questions que l’enfant se pose, la question des relations entre le monde rĂ©el et le monde imaginaire tient une place particuliĂšre. La question de la VĂ©ritĂ© les passionne qu’est-ce qui est vrai ? Qu’est-ce qui est faux ? Quelle est la diffĂ©rence entre une croyance et un savoir ? Entre la fiction et la rĂ©alitĂ© ? Comment ai-je pu croire si longtemps et si intensĂ©ment au PĂšre NoĂ«l ? Pourquoi la dĂ©couverte qu’il n’existe pas me laisse comme un sentiment de nostalgie et le dĂ©sir de toujours continuer Ă  croire, un peu, aux mondes magiques ? Nous verrons lors de l’analyse de la sĂ©ance sur l’AllĂ©gorie de la caverne de Platon que cette question est effectivement trĂšs intense et soulĂšve chez eux des propos trĂšs profonds sur la question de la VĂ©ritĂ©. Retrouver la saveur des savoirs » 7Il s’agit de s’appuyer sur cette curiositĂ© philosophique enfantine pour aborder les savoirs en les inscrivant Ă  nouveau dans la genĂšse et la dynamique intellectuelle qui les a fait naĂźtre, en les resituant dans l’histoire de la pensĂ©e, en faisant d’eux non pas des objets scolaires stĂ©riles mais de vĂ©ritables objets culturels » disposant d’un pouvoir d’intĂ©rĂȘt intrinsĂšque. A quelles questions fondamentales rĂ©pondent-ils ? Pourquoi et comment les hommes cherchent-ils Ă  connaĂźtre les secrets de la vie et de l’univers ? Pourquoi les grandes dĂ©couvertes scientifiques Copernic, GalilĂ©e, Darwin ont-elles eu tant de mal Ă  s’imposer ? En resituant les doutes, les inquiĂ©tudes, les questionnements, la curiositĂ©, qui sont Ă  la source des connaissances humaines, l’approche philosophique peut instaurer chez les Ă©lĂšves un autre rapport Ă  ces savoirs, plus vivant, mais surtout plus efficace pour leur appropriation vĂ©ritable. 3 A retrouver sur le site du LIMIER LittĂ©rature IllustrĂ©e MĂ©diathĂšque. Intervention en Education e ... 8Des travaux ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© effectuĂ©s concernant les effets constatĂ©s sur d’autres disciplines que les mathĂ©matiques et les sciences. E. Chirouter, dans une confĂ©rence donnĂ©e au congrĂšs de l’ACGAS en 2010 sur Allier LittĂ©rature de jeunesse, Arts et Philosophie dĂšs l’école Ă©lĂ©mentaire. Des rĂ©cits pour penser des questions d’esthĂ©tique »3, a montrĂ© comment des ateliers de rĂ©flexion sur des questions d’esthĂ©tique ont permis Ă  des Ă©lĂšves de cycle 3 de mieux comprendre le sens des activitĂ©s en Arts visuels. En rĂ©flĂ©chissant Ă  partir de rĂ©cits comme le conte de M. Yourcenar Comment Wang-Fo fut sauvĂ© sur le sens de la dĂ©marche artistique, ils ont mieux saisi le sens de ce que l’enseignant exige d’eux lors des sĂ©ances d’arts plastiques. Ils ont pu mettre en lumiĂšre une des idĂ©es centrales de l’esthĂ©tique contemporaine ce qui compte aujourd’hui dans la production artistique, c’est moins le rĂ©sultat technique parfait de la belle reproduction Ă  l’identique de la rĂ©alitĂ©, que la dĂ©marche personnelle, intime, qui vise Ă  donner du monde une reprĂ©sentation singuliĂšre. Des entretiens avec les Ă©lĂšves et les enseignants ont permis de mesurer Ă  quel point ces sĂ©ances de philosophie sur des questions d’esthĂ©tique avaient ainsi permis aux Ă©lĂšves de faire Ă©voluer leurs reprĂ©sentations et leur comprĂ©hension de la disciple. PrĂ©jugĂ©s, reprĂ©sentations et blocages en MathĂ©matiques et en Sciences 9Nous nous interrogeons ici sur les effets que des ateliers de philosophie peuvent avoir sur les apprentissages en mathĂ©matiques et en sciences. Il nous faut donc dans un premier temps examiner la nature des difficultĂ©s sur lesquelles les ateliers de philosophie peuvent avoir des effets. Il nous semble que ce sont surtout sur des difficultĂ©s affectives, comme les angoisses ou les blocages Nimier, 1976 et/ou culturelles, comme les prĂ©jugĂ©s sexistes persistants Mosconi, 2004, que les ateliers de philosophie peuvent interagir. MathĂ©matiques et affectivitĂ© 10Les difficultĂ©s mathĂ©matiques peuvent trouver leur source dans des angoisses profondes liĂ©es Ă  l’inconscient de l’élĂšve-sujet. Comme l’ont montrĂ© les travaux de J. Nimier, les objets mathĂ©matiques, comme tout autre type d’objets au sens psychanalytique du terme, peuvent ĂȘtre investis fantasmatiquement par les Ă©lĂšves et donc ĂȘtre source d’angoisses et de craintes. Dans MathĂ©matique et affectivitĂ©, il dĂ©montre que ces objets sont investis par un imaginaire personnel et social, ce qui entraĂźne diverses reprĂ©sentations, positives ou nĂ©gatives, des mathĂ©matiques chez les Ă©lĂšves. Ainsi, dans un certain nombre de cas, ni l’intelligence » la bosse des maths » ni le manque de travail » ne sont la vĂ©ritable cause des difficultĂ©s ou des rĂ©ussites en mathĂ©matiques. En analysant avec prĂ©cision des questionnaires et entretiens, J. Nimier a constatĂ© que les angoisses mathĂ©matiques sont souvent liĂ©es Ă  des associations d’idĂ©es inconscientes pour certains Ă©lĂšves, calculer reprĂ©sente un danger », un manque », une castration », un abandon », un vide », ou un vertige. En parlant d’un des Ă©lĂšves, J. Nimier Ă©crit Cette nullitĂ© n’est pas due au manque de possibilitĂ© intellectuelle, puisque, sous diverses influences, il est capable brusquement de rĂ©ussir comme il le faisait dĂ©jĂ  dans d’autres matiĂšres. Elle ne semble donc pouvoir provenir que de son dĂ©sir inconscient d’échec en cette discipline. Il semble aussi que les thĂšmes abordĂ©s peur de perdre », dĂ©sir inconscient de se rendre aveugle », montrent qu’il s’agit sans doute ici du thĂšme de la castration. Faire des mathĂ©matiques est devenue une action tellement angoissante pour lui qu’il doit se castrer lui-mĂȘme en se rendant aveugle pour ne pas ĂȘtre tentĂ© de faire cet acte ; il dĂ©pense une Ă©nergie considĂ©rable, semble-t-il, pour se sĂ©parer des mathĂ©matiques les laisser tomber, car, sinon, s’il se rapproche des mathĂ©matiques, c’est alors l’angoisse, la peur de perdre quelque chose qui l’envahit. En dĂ©finitive, il prĂ©fĂšre laisser tomber » plutĂŽt que de perdre ». 1976, p. 164. Bien sĂ»r, l’enseignant dans sa classe n’a pas de prise sur ce qui se passe dans l’inconscient des Ă©lĂšves. 11Avant d’avancer dans notre rĂ©flexion, une prĂ©cision d’importance s’impose Il n’est nullement dans nos intentions de transformer le travail scolaire en travail psychanalytique. Ce que nous posons c’est qu’un travail de rĂ©flexion sur des questions anthropologiquement fortes a forcĂ©ment des effets sur l’élĂšve-sujet. Et si pour bien apprendre il faut ĂȘtre serein psychiquement, alors ces effets psychologiques permettent une meilleure appropriation des savoirs scolaires. Nous rejoignons totalement Levine et Develay quand ils affirment Entre la zone 1 de la pĂ©dagogie classique et la zone 3 de la psychanalyse, il existe en effet une zone 2 dont le principe est celui de la sensibilitĂ© relationnelle dans le cadre du langage intermĂ©diaire. » 2003, p. 15. C’est ce qu’affirme aussi J. Nimier lui-mĂȘme quand il analyse et rĂ©pertorie les diffĂ©rents types d’angoisses liĂ©s aux objets mathĂ©matiques. L’enseignant ne peut pas faire l’impasse sur ce type de difficultĂ©s particuliĂšres sous prĂ©texte qu’il ne serait pas psychologue ». Il faut inventer une pĂ©dagogie qui prenne pleinement en compte l’élĂšve-sujet et la place de l’inconscient dans le processus d’apprentissage. Nous pensons que les ateliers de philosophie permettent effectivement de trouver cette bonne mesure entre pĂ©dagogie et psychanalyse. Pour aider les Ă©lĂšves Ă  lever ces inhibitions ou ces angoisses, J. Nimier prĂ©conise d’ailleurs d’offrir un cadre Ă  leur imaginaire qui contribuerait Ă  l'apprentissage des disciplines plutĂŽt que d'y faire obstacle, ce qui soutient l’hypothĂšse que des ateliers de rĂ©flexion philosophique sur des questions de logique mathĂ©matique et d’épistĂ©mologie pourraient certainement avoir des effets positifs sur ces blocages affectifs. 12S. Boimare dans L’enfant et la peur d’apprendre, dans le chapitre, Des maths plutĂŽt que des mythes », avait lui analysĂ© le cas d’Alberto qui se rĂ©fugiait dans des apprentissages mathĂ©matiques extrĂȘmement rĂ©pĂ©titifs et mĂ©caniques pour s’empĂȘcher de rĂ©flĂ©chir et de penser. La vĂ©ritable recherche mathĂ©matique demande une prise de risque intellectuelle, des moments de blancs et de silence qui risquent de perturber l’équilibre psychique prĂ©caire d’enfants en grande souffrance. Le doute est alors insupportable pour eux et rĂ©active des angoisses primitives archaĂŻques Quand je ne trouve pas le rĂ©sultat d’un problĂšme je pense que ça va ĂȘtre bientĂŽt l’apocalypse et qu’on va retourner fondre sur le soleil » 2002, p. 32. La confrontation avec le doute, le manque et la solitude, confrontations pourtant inhĂ©rentes Ă  l’acte d’apprendre, rĂ©veille chez certains Ă©lĂšves des angoisses intimes et profondes. Comprendre ces peurs, les apprivoiser, leur donner une forme d’extĂ©riorisation acceptable, est une condition indispensable pour rĂ©concilier ces enfants avec le savoir scolaire et les mathĂ©matiques en particulier. Dans le chapitre Apprendre Ă  diviser avec Castor et Polllux », S. Boimare montre comment le rĂ©cit mythologique, parce qu’il confronte symboliquement les Ă©lĂšves Ă  des problĂ©matiques personnelles intenses, leur permet par ricochet inconscient de mieux affronter les exercices mathĂ©matiques scolaires Lorsque le travail sur la division prend appui sur le mythe de Castor et Pollux que je viens de lire, Didier n’est plus envahi par ses fantasmes personnels et sa pensĂ©e est suffisamment libre pour l’autoriser Ă  accĂ©der Ă  un fonctionnement intellectuel qui n’était pas possible jusque-lĂ . On peut donc se demander s’il n’a pas trouvĂ© dans le passĂ© de ces jumeaux, dans l’histoire de ce conflit entre les cousins, des Ă©lĂ©ments qui le protĂšgent de ses propres inquiĂ©tudes et de leurs dĂ©bordements » 2002, p. 105. S. Boimare fait d’ailleurs bien la part dans son ouvrage entre le psychanalytique et le pĂ©dagogique, et dĂ©limite bien la frontiĂšre entre les deux approches. Les grands rĂ©cits permettent Ă  des Ă©lĂšves en souffrance de retrouver une certaine paix intĂ©rieure et par-lĂ  de l’intĂ©rĂȘt pour les savoirs scolaires. Parce que ces histoires sont Ă  la fois proches de leurs prĂ©occupations personnelles intimes et suffisamment Ă©loignĂ©es symboliquement pour ne pas les obliger Ă  les affronter trop directement, elles sont une mĂ©diation culturelle nĂ©cessaire pour oser penser. En parlant des peurs, des craintes archaĂŻques, de l’identitĂ© sexuelle, des limites du dĂ©sir confrontĂ© Ă  la loi, elles rassurent les Ă©lĂšves en leur permettant de mettre des images et des mots sur leurs troubles intĂ©rieurs et de se relier au reste de l’humanitĂ©. De la mĂȘme façon, mĂȘme si les ateliers de philosophie ne sont nullement des moments Ă  visĂ©e thĂ©rapeutique, ils ont bien des consĂ©quences sur l’affect des Ă©lĂšves. Nous faisons donc aussi l’hypothĂšse qu’une approche plus rĂ©solument philosophique de ces textes par l’étayage de l’enseignant qui pousse la rĂ©flexion dans le sens de cette lecture spĂ©cifique et la conceptualisation de la notion travaillĂ©e peut aider psychiquement les Ă©lĂšves et leur permettre ainsi d’ĂȘtre plus disponibles affectivement pour des acquisitions scolaires gĂ©nĂ©rales. MathĂ©matiques/Sciences et prĂ©jugĂ©s culturels 13D’autres difficultĂ©s sont liĂ©es Ă  la persistance de prĂ©jugĂ©s concernant le prĂ©tendu don » d’apprentissage nĂ©cessaire pour rĂ©ussir dans ces disciplines et les prĂ©jugĂ©s sexistes inhĂ©rents voir N. Mosconi, M. Desert sur la diffĂ©renciation sexuĂ©e des disciplines scolaires, 2004. M. DĂ©sert affirme ainsi Du point de vue des psychologues sociaux, l’origine des diffĂ©rences de genre rĂ©side plutĂŽt dans les rĂŽles sociaux Eagly, 1987, ainsi que dans les prĂ©jugĂ©s et stĂ©rĂ©otypes sociaux, appris au cours de l’existence. Par exemple, aujourd’hui encore on dit des femmes qu’ “elles sont moins rationnelles que les hommes” ou “qu’elles sont moins douĂ©es que les hommes en mathĂ©matiques”, mais qu’elles “sont plus sensibles, plus fines au niveau affectif que les hommes”. Ces stĂ©rĂ©otypes, ou ces rĂ©putations, sont si rĂ©pandus dans la sociĂ©tĂ© qu’il est difficile de ne pas les connaĂźtre. Les enfants en prennent d’ailleurs trĂšs tĂŽt conscience Desert et Martinot, 2004 et les adolescents les ont pleinement intĂ©grĂ©s Guimond et Roussel, 2001. Les rĂ©putations nĂ©gatives, Ă  leur tour, peuvent crĂ©er une pression Ă©valuative sur les personnes qui en sont la cible. Cette pression peut ĂȘtre suffisante pour interfĂ©rer avec le fonctionnement intellectuel normal de ces personnes Schader et Johns, 2003 et les amener Ă  confirmer leur rĂ©putation par leur comportement. » 2004, p. 32 14LĂ  aussi des ateliers de rĂ©flexion philosophique explicitement menĂ©s sur l’existence de ces prĂ©jugĂ©s, en les mettant Ă  jour, en les soumettant Ă  la question de l’analyse critique, peuvent certainement permettre aux Ă©lĂšves filles et garçons d’ĂȘtre plus attentifs Ă  leurs propres reprĂ©sentations, habitus et attitudes et par-lĂ  de les transformer. La rĂ©flexion critique permet de dĂ©mystifier les idĂ©es prĂ©conçues sur les conditions de possibilitĂ© de rĂ©ussite dans les disciplines scientifiques. C’est ce qu’ont clairement montrĂ© les Ă©tudes de Daniel et de son Ă©quipe de l’universitĂ© de MontrĂ©al 2005. Les Ă©lĂšves qui ont participĂ© Ă  cette recherche canadienne ont d’ailleurs surtout souhaitĂ© interroger la nature des difficultĂ©s rencontrĂ©es en mathĂ©matiques Pourquoi certaines personnes ont plus de facilitĂ©s que d’autres en maths ? ». La discussion philosophique peut permettre effectivement de faire bouger les reprĂ©sentations Il est fondamental que les Ă©lĂšves prennent conscience des sentiments qui les animent, sachent les distinguer, les dĂ©finir pour ĂȘtre ainsi en mesure de les gĂ©rer dans une perspective Ă©thique. Le rĂŽle de la philosophie est d’assister les personnes Ă  transcender l’émotion brute ou la rĂ©action instinctive pour atteindre le raisonnable et le responsable » Daniel, 2005, p. 64. Nous dĂ©taillerons plus prĂ©cisĂ©ment les rĂ©sultats de cette recherche dans le second moment de notre article consacrĂ© Ă  l’analyse des donnĂ©es. Donner du sens aux apprentissages » 15Ainsi, si nous voulons vĂ©ritablement donner du sens aux apprentissages », pour reprendre cette expression si largement usitĂ©e aujourd’hui dans le champ de l’éducation et qu’il n’est donc pas inutile de re-conceptualiser, il faut permettre aux Ă©lĂšves de construire un rapport vivant, incarnĂ©, aux savoirs scolaires. Comme l’affirme B. Charlot, un Ă©lĂšve qui n’apprend que pour Ă©viter les mauvaises notes ou passer dans la classe suivante ne construit un rapport au savoir que vain, futile et Ă©phĂ©mĂšre Dans un tel cas, l’appropriation du savoir est fragile car ce savoir n’est que peu soutenu par le type de rapport au monde dĂ©contextualisation, objectivation, argumentation
 qui lui donne un sens spĂ©cifique – il prend sens dans un autre systĂšme de sens. Dans un tel cas Ă©galement, l’appropriation du savoir ne s’accompagne pas de l’installation dans une forme spĂ©cifique de rapport au monde et elle n’a guĂšre d’effet de formation – ni de transfert » ». 1997, p. 74. L’appropriation vĂ©ritable passe par une authentique dynamique du dĂ©sir et du sens les ateliers de philosophie, par leur essence mĂȘme de retrouver le fondement ontologique de toutes interrogations et connaissances, sont capables d’amorcer cette dynamique nĂ©cessaire. 16AprĂšs avoir dĂ©limitĂ© notre problĂ©matique et les enjeux thĂ©oriques du sujet, nous allons Ă  prĂ©sent analyser les premiĂšres donnĂ©es de notre recherche. 2. MĂ©thodologie, analyse des donnĂ©es et premiĂšres conclusions de la recherche Description de la mĂ©thodologie 17Notre recherche s’appuie sur trois types de donnĂ©es l’analyse d’une sĂ©ance de rĂ©flexion Ă  visĂ©e philosophique rĂ©alisĂ©e dans une classe de CM2 de l’école de l’Epeau au Mans Zone d’Education Prioritaire, ZEP Ă  partir d’une adaptation de l’AllĂ©gorie de la Caverne de Platon et des entretiens menĂ©s suite Ă  cette sĂ©ance avec les institutrices de la classe sur les effets constatĂ©s. L’analyse est faite Ă  partir du script de la sĂ©ance qui a Ă©tĂ© filmĂ©e intĂ©gralement. L’analyse de cette sĂ©ance nous permettra essentiellement de mesurer la qualitĂ© des rĂ©flexions Ă©pistĂ©mologiques auxquels sont parvenus ces Ă©lĂšves ; l’analyse de tĂ©moignages d’enseignants pratiquant les DVP » depuis plusieurs annĂ©es avec les mĂȘmes Ă©lĂšves et ayant observĂ© les effets de ces ateliers sur les autres disciplines ; enfin une premiĂšre synthĂšse du travail dĂ©jĂ  effectuĂ© sur la question en collaboration avec Daniel de l’UniversitĂ© de MontrĂ©al 2005. Analyse des donnĂ©es et premiĂšres conclusions Une sĂ©ance sur l’AllĂ©gorie de la Caverne au cycle 3 4 Nous remercions Michelle Renaudeau, professeur des Ă©coles, IMF Ă  l’IUFM du Mans, de nous avoir accu ... 18Avant d’analyser les effets sur le long terme des ateliers de philosophie, il nous semblait essentiel d’évaluer les capacitĂ©s rĂ©flexives d’élĂšves de cycle 3 sur ces questions si complexes d’épistĂ©mologie. Jusqu’oĂč les Ă©lĂšves peuvent-ils mener leur rĂ©flexion dans ce domaine ? Quelles sont les problĂ©matiques qui les interrogent et les concernent ? Comment peuvent-ils dĂ©finir le statut d’une vĂ©ritĂ© scientifique, faire la distinction entre croire et savoir, et s’intĂ©resser ainsi Ă  la question de la genĂšse et du fondement de la vĂ©ritĂ© ? Nous avons ainsi choisi d’effectuer nous-mĂȘmes une sĂ©ance d’une heure et demie dans une classe classĂ©e ZEP du Mans, classe d’une IMF pratiquant rĂ©guliĂšrement des ateliers de rĂ©flexion philosophique avec ses Ă©lĂšves4. Nous avons choisi de lire en dĂ©but de sĂ©ance une adaptation de l’AllĂ©gorie de la caverne de Platon, rĂ©cit fondateur sur la question de la VĂ©ritĂ© et du processus d’apprentissage. Description du contexte et de la prĂ©paration de la sĂ©ance 5 Voir site Ricochet 19En amont de la sĂ©ance de discussion, la maĂźtresse avait lu Ă  haute voix aux Ă©lĂšves plusieurs albums sur les sciences et la question de la vĂ©ritĂ© Les dĂ©couvertes de Nick Ecole des loisirs, La malĂ©diction des maths Seuil, Sept souris dans le noir Milan, Les passions d’Emilie, marquise du ChĂątelet Gallimard jeunesse et la nouvelle MathĂ©matique » de B. Friot in Encore des histoires pressĂ©es, Milan. Les Ă©lĂšves avaient aussi Ă  leur disposition deux exemplaires de la collection les Gouters philo » Ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas et Croire et Savoir Milan. Soulignons qu’il existe dans la littĂ©rature de jeunesse contemporaine de nombreux ouvrages riches et trĂšs divers dans leur fond et leur forme qui permettent de faire rĂ©flĂ©chir de jeunes enfants sur ces questions d’épistĂ©mologie5. Ces rĂ©cits albums, contes, petits manuels de philosophie pour enfants sont une excellente mĂ©diation pour la rĂ©flexion philosophique. Ils permettent de mettre la problĂ©matique Ă  bonne distance » entre l’expĂ©rience personnelle, trop chargĂ©e d’affect et trop rĂ©duite chez de jeunes enfants, et le concept lui-mĂȘme comme ici la VĂ©ritĂ© », trop abstrait et Ă©loignĂ© des prĂ©occupations des Ă©lĂšves Chirouter, 2008. 20Les objectifs conceptuels de cette sĂ©ance Ă©taient essentiellement de faire rĂ©flĂ©chir les Ă©lĂšves sur la distinction entre croire et savoir, d’interroger la notion de VĂ©ritĂ© et plus globalement de tirer avec eux les leçons philosophiques de l’allĂ©gorie platonicienne. 21Pour commencer la sĂ©ance, nous avons donc lu l’album de B. Jay, La caverne de Platon Editions du Cheval Vert, 2009. AprĂšs la lecture, a commencĂ© le dĂ©bat interprĂ©tatif/rĂ©flexif sur le sens de l’allĂ©gorie. TrĂšs rapidement, les Ă©lĂšves ont tenu Ă  venir au tableau pour mimer la scĂšne et mieux visualiser la position des prisonniers dans la caverne et la difficile ascension de celui qui en est tirĂ© de force. 22Nous restituons les conclusions principales de ce dĂ©bat qui a durĂ© plus d’une heure. Les Ă©lĂšves ont rĂ©pondu aux questions d’interprĂ©tation suivantes entre guillemets les mots employĂ©s spontanĂ©ment par les Ă©lĂšves Qui sont les hommes de la caverne ? Des hommes enchaĂźnĂ©s par l’ignorance », les prĂ©jugĂ©s », les erreurs », les croyances ». Que reprĂ©sentent-ils ? L’ignorance », les enfants », les fous », les adultes prisonniers de l’ignorance », des prĂ©jugĂ©s » ; Que reprĂ©sentent les ombres ? L’ignorance », les prĂ©jugĂ©s », les discriminations », le racisme », la bĂȘtise », les croyances » dont l’astronomie », un dĂ©bat entre deux Ă©lĂšves s’est d’ailleurs dĂ©veloppĂ© quelques minutes sur la diffĂ©rence entre l’astronomie et l’astrologie, la superstition » ; Qui est le prisonnier libĂ©rĂ© ? Le philosophe », le savant », l’enfant qui apprend », qui grandit » ; DĂ©crivez ce qu’il ressent quand il sort de la caverne de la douleur », de la souffrance ». Les Ă©lĂšves ont alors rattachĂ© cette idĂ©e Ă  leur propre expĂ©rience d’écolier. Apprendre est un acte difficile, auquel il est tentant de vouloir Ă©chapper. La position la plus facile et la plus confortable est effectivement de rester dans le confort de ses prĂ©jugĂ©s, de ses illusions, de ses erreurs. De quel passage, de quel cheminement Platon nous parle-t-il ? de la caverne Ă  la lumiĂšre », de l’ignorance au savoir », de l’enfant Ă  l’ñge adulte » ; de l’erreur des prĂ©jugĂ©s, des reprĂ©sentations, de la superstition au savoir scientifique ». La maĂźtresse a alors rappelĂ© aux Ă©lĂšves que l’on parle du siĂšcle des LumiĂšres » pour parler du XVIIIe siĂšcle, Ă©poque de laĂŻcisation de la science, de la pensĂ©e philosophique et de l’organisation politique. Les Ă©lĂšves ont alors spontanĂ©ment citĂ© des noms de philosophes rattachĂ©s Ă  ce courant Rousseau », Diderot », Voltaire ». Pourquoi le prisonnier revient-il dans la caverne ? Il a une mission ». Il doit apporter la vĂ©ritĂ© », il doit enseigner aux autres », les sortir de l’ignorance ». Que se passe-t-il quand le prisonnier libĂ©rĂ© revient dans la caverne on se moque de lui », on le rejette », on le tue ». A quels scientifiques ou philosophes cela vous fait-il penser ? Socrate lui-mĂȘme », GalilĂ©e ». 23Pour conclure la sĂ©ance, les Ă©lĂšves sont parvenus Ă  expliciter trois grandes conclusions grĂące au rĂŽle et Ă  l’étayage de l’enseignant que nous navons pas le temps de dĂ©crire prĂ©cisĂ©ment ici. La connaissance rend libre. Mais cette libertĂ© a parfois un prix. Et il peut mĂȘme ĂȘtre dangereux de vouloir connaĂźtre la vĂ©ritĂ©. Cependant, sortir de l’ignorance est une nĂ©cessitĂ© car la caverne des prĂ©jugĂ©s est une prison qui laisse les hommes dans l’illusion et l’erreur. Les Ă©lĂšves ont rattachĂ© cette leçon Ă  leur expĂ©rience scolaire pourquoi apprend-t-on Ă  lire, Ă  compter, Ă  connaĂźtre l’histoire ? Pourquoi va-t-on Ă  l’école ? A quoi ça sert d’apprendre ? pour ĂȘtre libre, ne pas ĂȘtre manipulĂ© et pouvoir voter. Les Ă©lĂšves ont rappelĂ© que la scolarisation obligatoire est rĂ©cente dans notre histoire et que beaucoup d’enfants dans le monde n’ont toujours pas accĂšs Ă  ce droit. Apprendre est un acte difficile, parfois trĂšs douloureux et dĂ©stabilisant. Le prisonnier souffre. Ce n’est pas facile de changer d’idĂ©es, de visions du monde, de reconnaĂźtre qu’on s’est trompĂ©, de devenir autre et de grandir. Si apprendre est nĂ©cessaire pour ĂȘtre libre, c’est aussi un chemin difficile. Parler de l'apprentissage la douleur d'apprendre, mais aussi le plaisir d’apprendre, le bonheur de savoir... rĂ©sonne chez les Ă©lĂšves. Ils notent aussi que le savoir s’inscrit dans le temps, se construit patiemment et difficilement parce que d’autres vĂ©ritĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©construites. TroisiĂšme grande leçon de ce dĂ©bat Il ne faut pas confondre croire et savoir. La connaissance scientifique dĂ©pend d’une dĂ©marche et d’une rigueur. Toute croyance est respectable si elle est bien consciente d’ĂȘtre croyance. C’est la confusion entre savoir et croyance qui mĂšne au dogmatisme et au fanatisme. Dans une visĂ©e trĂšs cartĂ©sienne, Ă  propos de la genĂšse de nos connaissances et de la notion de certitude, les Ă©lĂšves ont aussi abordĂ© la question du handicap et du rĂŽle que jouent les cinq sens dans l’appropriation du monde le savoir authentique est-il liĂ© aux sens ? Que peut-on connaĂźtre du monde quand on ne voit pas, quand on n’entend pas ? Les handicapĂ©s sont-ils comme les hommes de la Caverne ? Ils ont aussi abordĂ© les illusions d'optique et les expressions de la langue courante je n'en crois pas mes yeux ! », je ne crois que ce que je vois ! ». Comment donc savoir ce qui est vrai ? Ils ont alors rĂ©flĂ©chi sur la notion de preuve peut-on ĂȘtre sĂ»r de tout ? Faut-il faire confiance Ă  ce que l’on voit, Ă  ce que l’on sent ? 24Pour conclure et synthĂ©tiser la sĂ©ance, Antoine dĂ©clare Dans le mythe de la caverne, Platon nous parle de la vĂ©ritĂ© et du chemin de la connaissance. Il nous montre que ce n’est pas facile d’apprendre et ça on le voit bien tous les jours Ă  l’école. Les ombres et les prisonniers c’est les hommes dans l’ignorance, les enfants et les fous
 Ca veut dire qu’on est tous dans la caverne mais qu’avec des efforts on peut en sortir, mĂȘme si c’est pas facile
 mais il faut le faire car apprendre ça rend libre. C’est ça la leçon de la caverne. » 25Suite Ă  cette sĂ©ance, nous avons menĂ© des entretiens semi-directifs avec la maĂźtresse titulaire de la classe sur les effets constatĂ©s dans la continuitĂ© de l’atelier. Elle se montre dĂ©jĂ  trĂšs surprise de la profondeur des Ă©changes et le fait qu’ils ont reliĂ© ce texte antique Ă  leur expĂ©rience quotidienne d’élĂšves confrontĂ©s Ă  l’acte d’apprendre. Elle a Ă©galement constatĂ© que lors de la sĂ©ance de SVT qui a suivi, ils ont spontanĂ©ment rĂ©investis les rĂ©flexions de l’atelier. C’est comme ce qu’on a dit avec sur le mythe de la Caverne ! ». Un Ă©lĂšve trĂšs en difficultĂ© se compare au prisonnier qui s’échappe
 La recherche va se poursuive l’annĂ©e prochaine pour continuer Ă  Ă©valuer les effets de ces moments de rĂ©flexion sur l’attitude, le sens donnĂ© et les compĂ©tences des Ă©lĂšves dans les matiĂšres scientifiques, mais Ă  la lumiĂšre de la richesse des propos et des conclusions apportĂ©es, nous pouvons dĂ©jĂ  constater que ces Ă©lĂšves ont pu construire une posture rĂ©flexive et critique sur des questions complexes d’épistĂ©mologie. Ils ont Ă©laborĂ© la distinction entre croire et savoir, et interrogĂ© la question du dogmatisme. Ils ont mis en lumiĂšre le rĂŽle libĂ©rateur de la connaissance, en la distinguant du bonheur et la rapprochant de leur expĂ©rience scolaire. Ils ont mis Ă  jour et verbalisĂ© la difficultĂ© de l’acte d’apprendre et ont su rattacher le mythe antique Ă  leur expĂ©rience quotidienne d’écolier. Lors de la sĂ©ance de sciences qui a suivi, ils ont rĂ©investi spontanĂ©ment les rĂ©flexions philosophiques qu’ils avaient dĂ©veloppĂ©es et ont montrĂ© par-lĂ  que les ateliers philosophiques ne sont pas des moments dĂ©connectĂ©s des autres apprentissages scolaires mais peuvent bien avoir des effets sur leur rapport aux savoirs. Des tĂ©moignages d’enseignants engagĂ©s depuis longtemps dans les ateliers philosophiques 26Des recherches, qui ont pu ĂȘtre menĂ©es sur le plus long terme, ont dĂ©montrĂ© les effets positifs des ateliers de rĂ©flexion philosophique sur le sens des apprentissages et la rĂ©ussite scolaire des Ă©lĂšves. C’est le cas des travaux d’A. Lalanne 2004 et surtout de l’équipe canadienne de Daniel avec laquelle nous mutualisons nos travaux 2005. 27A. Lalanne a pu suivre pendant cinq annĂ©es un groupe tĂ©moin d’élĂšves pratiquant rĂ©guliĂšrement des ateliers de philosophie et a pu ainsi comparer les rĂ©sultats de ces Ă©lĂšves avec ceux qui n’ont pas suivi ces sĂ©ances. Elle a voulu Ă©valuer le rĂ©investissement de ce travail philosophique aussi bien dans des situations de classe comportements, coopĂ©ration que dans le rapport plus gĂ©nĂ©ral aux savoirs scolaires. Elle a ainsi pu constater qu’indĂ©niablement les Ă©lĂšves qui avaient suivi les ateliers de philosophie avaient plus progressĂ© que les autres. En mathĂ©matiques et en sciences, elle constate Ils Ă©mettent, dans des situations de recherche, Ă  partir d’un problĂšme donnĂ©, des hypothĂšses dont la richesse et la diversitĂ© peuvent surprendre. En sciences, notamment lors de recherches sur les diffĂ©rentes maniĂšres dont les hommes peuvent connaĂźtre et reconstituer la vie il y a trĂšs longtemps. De mĂȘme lors de situation-problĂšmes, ils parviennent Ă  expliquer leur dĂ©marche de diverses façons, montrant une certaine facilitĂ© de raisonnement. » Lalanne, 2004, p. 92 28Ainsi non seulement les ateliers de philosophie dĂ©veloppent des compĂ©tences transversales argumenter, problĂ©matiser, expliciter, dĂ©duire, etc. que les Ă©lĂšves peuvent rĂ©investir dans les autres disciplines mais c’est bien aussi le sens des activitĂ©s scolaires qui est revalorisĂ© Si les compĂ©tences disciplinaires sont nĂ©cessaires, elles ne suffisent pas Ă  elles seules Ă  aider l’enfant Ă  construire sa pensĂ©e. Ce qui est en jeu dans la pratique rĂ©flexive de l’atelier se situe au niveau du sens mĂȘme de l’acte de penser et de la prise de parole d’un sujet comme porteur de cette pensĂ©e 
 Cette recherche de sens s’est rĂ©vĂ©lĂ©e de façon rĂ©currente Ă  partir du cycle 3, pour les enfants du groupe tĂ©moin, qui ont pris pour objet de questionnement certaines disciplines. En mathĂ©matiques, par exemple, au-delĂ  des exercices pratiques, il leur Ă©tait important de questionner l’idĂ©e de nombre. Au fond qu’est-ce qu’un nombre ? Pourquoi compter ? A quoi cela sert-il ? Que fait-on quand on compte ? Qu’est-ce que l’infini ? » 2004, p. 101. Les rĂ©sultats des travaux dĂ©jĂ  effectuĂ©s sur la question en collaboration avec M-F Daniel UniversitĂ© de MontrĂ©al 29Depuis 1996, l’équipe constituĂ©e autour de Daniel Ă  l’UniversitĂ© de MontrĂ©al travaille Ă  partir d’un matĂ©riel pĂ©dagogique spĂ©cifiquement conçu pour faire philosopher des Ă©lĂšves de l’école primaire sur les mathĂ©matiques et les sciences. Par l’analyse des Ă©changes et les entretiens avec les enseignants de ces classes, ils ont Ă©valuĂ© les premiers effets de l’utilisation de ce matĂ©riel sur les rĂ©sultats et comportements des Ă©lĂšves quĂ©bĂ©cois classe de 5Ăšme annĂ©e. Ce matĂ©riel est constituĂ© de deux romans philosophiques, Les aventures mathĂ©matiques de Mathilde et David, Rencontre avec le monde des sciences et d’un guide pour l’enseignant 1996. Ce matĂ©riel vise Ă  faire philosopher les Ă©lĂšves sur des concepts philosophiques en lien avec les problĂšmes mathĂ©matiques aux programmes, ainsi que sur les stĂ©rĂ©otypes que nous avons citĂ©s plus haut. Les conclusions de cette Ă©tude confirment bien les premiers rĂ©sultats de notre recherche française 1 les Ă©lĂšves sont effectivement capables d’avoir des rĂ©flexions profondes sur des questions d’épistĂ©mologie ; 2 Ă  moyen terme, les ateliers ont bien des effets sur la construction de la pensĂ©e logique, crĂ©ative, responsable, mĂ©tacognitive, le rapport au savoir, les reprĂ©sentations et mĂȘme les blocages affectifs des Ă©lĂšves Eduquer, c’est stimuler les jeunes au dĂ©passement de soi et Ă  l’exploitation de leurs compĂ©tences potentielles. Philosopher avec les jeunes se pose donc incontestablement comme un moyen favorisant l’éducation et le dĂ©veloppement global des jeunes gĂ©nĂ©rations, en regard des compĂ©tences transversales d’ordres intellectuel, social et dialogique. » 2005, p. 156 30Toutes les Ă©tudes convergent donc pour montrer, qu’au-delĂ  des compĂ©tences rĂ©flexives dĂ©veloppĂ©es dans les ateliers de rĂ©flexion philosophique, ces sĂ©ances permettent Ă  certains Ă©lĂšves – Ă  ceux qui plus que tout autre ont besoin de donner du sens Ă  ce qui leur est demandĂ© en classe – de construire un rapport plus positif aux savoirs. La poursuite de cette recherche, par un suivi rĂ©gulier sur une annĂ©e scolaire complĂšte, avec des groupes tĂ©moins, l’analyse comparative de rĂ©sultats en mathĂ©matiques et en sciences, et des entretiens rĂ©guliers avec les Ă©lĂšves, les enseignants, les Assistants de Vie Scolaire intitulĂ©, permettra de prĂ©ciser encore plus les effets rĂ©els des DVP » sur les compĂ©tences, l’appropriation des connaissances, les savoirs et le savoir-ĂȘtre de l’élĂšve-sujet. 3. Conclusion 31 Nul n’entre ici s’il n’est gĂ©omĂštre », telle Ă©tait la cĂ©lĂšbre phrase inscrite sur la porte d’entrĂ©e de l’AcadĂ©mie d’AthĂšnes, lieu de la naissance de la philosophie occidentale. Un lien historique lie les mathĂ©matiques, les sciences et la philosophie. C’est ce lien qu’il nous semble si important de faire Ă  nouveau Ă©merger dans l’école moderne. Certes les Discussions Ă  visĂ©e philosophique », si elles Ă©taient institutionnalisĂ©es dĂšs l’école primaire, permettraient de rĂ©volutionner l’enseignement de la philosophie et de dĂ©mocratiser son accĂšs Ă  tous les Ă©lĂšves de l’école rĂ©publicaine, mais ce que nous plaiderons ici en guise de conclusion s’inscrit bien au-delĂ  de la simple didactique du philosopher puisqu’il s’agit in fine de dĂ©fendre, non pas seulement la tenue rĂ©guliĂšre de moments de rĂ©flexion philosophique intĂ©ressants en soi mais dĂ©connectĂ©s des autres moments d’apprentissage, mais bien de construire une Ă©cole philosophique, qui dĂ©veloppe une approche culturelle et rĂ©flexive de tous les savoirs, en leur donnant une dynamique du sens et du dĂ©sir. Nous rejoignons lĂ  encore les aspirations d’une anthropologie des savoirs dĂ©finie par LĂ©vine et Develay Quand on voit Ă  quel point une grande partie du savoir scolaire que nous transmettons est fossilisĂ©e, on se plait Ă  penser Ă  ce que pourrait ĂȘtre un enseignement qui saurait faire retour aux sources d’oĂč sont nĂ©s les savoirs.
 Il ne saurait y avoir de pĂ©dagogie des disciplines qui ne transporte dans le champ scolaire, sur le mode d’un puissant retour aux sources, la vitalitĂ© et les Ă©motions qui ont accompagnĂ© la plupart des grandes dĂ©couvertes » 2003, p. 12. 32Les ateliers de philosophie, parce qu’ils contribuent ainsi Ă  relier l’élĂšve Ă  l’humaine condition, parce qu’ils dĂ©veloppent des compĂ©tences intellectuelles rĂ©investissables dans l’ensemble des autres champs disciplinaires, participent Ă  la dĂ©mocratisation scolaire. L’enjeu de ces recherches n’est donc pas seulement didactique mais s’inscrit bien dans une ambitieuse mission politique assumĂ©e.
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