Le 18 mars 1871, les Parisiens se rebellent contre le gouvernement. C'est le dĂ©but de la Commune qui durera 72 jours. Un Ă©pisode historique qui a marquĂ© les esprits. 150 ans aprĂšs, la Ville de Paris a dĂ©cidĂ© de commĂ©morer cet Ă©vĂ©nement avec diverses manifestions. A travers une sĂ©rie de cinq articles, vous propose de revenir sur ce moment majeur de la longue vie de la capitale. Premier volet les causes du soulĂšvement. CâĂ©tait il y a 150 ans ! Le 18 mars 1871 dĂ©butait la Commune de Paris. Un Ă©vĂ©nement qui finira par la semaine sanglante » du 21 au 28 mai oĂč environ 20 000 communards furent tuĂ©s par les Versaillais. Un court moment de lâhistoire qui marqua et marque encore les esprits tant en France quâĂ lâĂ©tranger. Une parenthĂšse durant laquelle Ă©mergĂšrent cependant des droits et concepts novateurs lâenseignement laĂŻc et obligatoire, la sĂ©paration des Eglises et de lâEtat, lâĂ©bauche de lâĂ©galitĂ© professionnelle hommes-femmes, le divorce par consentement mutuel, etc. La Ville de Paris a dĂ©cidĂ© de commĂ©morer ce moment important de son histoire et du pays via de nombreux Ă©vĂ©nements trĂšs divers confĂ©rences, expositions, inaugurations de plaques, etc.. Le programme des 150 ans de la Commune de Paris Dans ce cadre, vous propose une sĂ©rie dâarticles pour mieux comprendre lâhistoire de la Commune son Ćuvre, les femmes et les hommes qui en furent les acteurs, ses lieux symboliques⊠Mais, il faut commencer⊠par le commencement et comprendre les origines de lâinsurrection parisienne. Câest dâabord la dĂ©sastreuse guerre mal prĂ©parĂ©e contre la Prusse qui a mis le feu aux poudres. LâEmpereur NapolĂ©on III, encerclĂ©, capitule Ă Sedan le 2 septembre 1870. DĂšs le 4 septembre, Ă Paris, la RĂ©publique est proclamĂ©e et un gouvernement de la DĂ©fense nationale est formĂ©, composĂ© de rĂ©publicains modĂ©rĂ©s Jules Favre, Jules Ferry, voire de conservateurs le gĂ©nĂ©ral Trochu. Ce gouvernement promet de continuer la lutte malgrĂ© le siĂšge de lâarmĂ©e prussienne que subit Paris Ă compter du 19 septembre. Le ton monte encore davantage en janvier 1871 quand les Parisiens apprennent que, discrĂštement, depuis des semaines, le gouvernement de la DĂ©fense nationale a engagĂ© des pourparlers avec Otto von Bismarck, le chancelier allemand, pour parvenir Ă un cessez-le feu. Et malgrĂ© un nouveau soulĂšvement populaire parisien le 22 janvier 1871 - oĂč la troupe tire sur la foule dans le secteur de Belleville - visant Ă empĂȘcher le gouvernement de capituler, Jules Favre signe le 28 janvier 1871 un armistice avec Bismarck. Lâaccord prĂ©voit lâĂ©lection puis la convocation dâune assemblĂ©e nationale qui devra dĂ©cider si elle accepte une paix dĂ©finitive. Une assemblĂ©e majoritairement monarchiste Cette Ă©lection a lieu Ă la hĂąte le 8 fĂ©vrier 1871. Elle se dĂ©roule au suffrage universel⊠exclusivement masculin toutefois. De plus, elle est tronquĂ©e car 500 000 soldats sont prisonniers des Allemands ou dans l'incapacitĂ© de voter. Et dans les 43 dĂ©partements occupĂ©s par les Allemands, les Français ne peuvent pas non plus voter. RĂ©sultat, sur les 638 dĂ©putĂ©s Ă©lus, prĂšs de 400 sont de tendance monarchiste, un peu plus de 200 appartiennent aux diffĂ©rentes familles des rĂ©publicains et 30 sont bonapartistes. Paris se singularise une fois encore en Ă©lisant 37 rĂ©publicains sur un total de 43 dĂ©putĂ©s. Parmi les Ă©lus parisiens, on trouve Louis Blanc, Georges Clemenceau, Victor Hugo⊠Le fossĂ© va donc grandissant entre Paris et la province. La Capitale estime sâĂȘtre bien dĂ©fendue et ne pas avoir perdu contre les Prussiens/Allemands. Pour la ville, lâarmistice est insupportable. A lâinverse, la province veut majoritairement la paix. Les causes plus profondes Paris est donc en dĂ©calage avec le reste du pays encore trĂšs rural et sensible aux opinions des notables locaux. MĂȘme s'il y a des embryons de "Communes" Ă Lyon, Marseille ou encore Saint-Etienne, elles sont trĂšs vite rĂ©primĂ©es. La sociologie de Paris est trĂšs particuliĂšre pour lâĂ©poque. La capitale est dĂ©jĂ une trĂšs grande ville de 1,8 million dâhabitants. 57 % de ces habitants vivent du travail industriel et 12% dâune activitĂ© commerciale. Depuis la rĂ©volution de 1848, la ville est rĂ©guliĂšrement le théùtre de grĂšves, droit obtenu en 1864, et de rĂ©voltes. La classe ouvriĂšre est en pleine prise de conscience, dâautant plus que sa situation matĂ©rielle est dĂ©sastreuse. Le baron Haussmann, proche de NapolĂ©on III, note ainsi que plus de la moitiĂ© des Parisiens vivent dans une pauvretĂ© voisine de lâindigence ». En outre, les transformations urbanistiques, notamment celles du Second Empire, ont quasi mis fin Ă la mixitĂ© sociale au sein de Paris. Les classes populaires ouvriers et artisans sont dĂ©sormais trĂšs majoritairement concentrĂ©es dans le nord et lâest de la capitale 10e, 11e, 12e, 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements, ce qui facilite leur organisation et encourage la propagation des idĂ©es rĂ©publicaines, socialistes ou anarchistes. Dans ce contexte, il convient de mentionner la situation particuliĂšre des femmes. Elles reprĂ©sentent 33 % de la population active parisienne et gagnent moitiĂ© moins que les hommes. Dans les ateliers, elles sont trĂšs souvent bafouĂ©es par leurs patrons et chefs dâĂ©quipe. Et leur condition est Ă©galement difficile au domicile⊠DĂšs lors, les femmes ouvriĂšres ressentent une immense volontĂ© dâexpression dĂ©mocratique. DâoĂč leur engagement prĂ©coce contre les Versaillais et en faveur de la Commune. Le dĂ©clenchement Depuis Bordeaux oĂč elle siĂšge, Paris Ă©tant toujours assiĂ©gĂ©e, la nouvelle assemblĂ©e sortie du scrutin du 8 fĂ©vrier 1871 a confiĂ© le pouvoir exĂ©cutif Ă Adolphe Thiers -premier prĂ©sident dans les faits, sinon lĂ©gitimement, de la IIIe RĂ©publique - connu pour son conservatisme et sa volontĂ© farouche de soumettre Paris la rebelle. Affront suprĂȘme pour les Parisiens les Allemands obtiennent de Thiers le droit de dĂ©filer sur les Champs ĂlysĂ©es le 1er mars 1871, Thiers ayant signĂ© un traitĂ© prĂ©liminaire de paix avec le chancelier Bismarck. Puis, nouvelle provocation, au lieu de rĂ©intĂ©grer Paris jugĂ©e trop rouge », lâassemblĂ©e quitte Bordeaux pour sâinstaller Ă Versailles⊠la ville royale ! Dâautres dĂ©cisions de Thiers enveniment encore la situation la solde des membres de la Garde nationale est supprimĂ©e, ce qui prive de revenus de trĂšs nombreux Parisiens et leurs familles ; le moratoire sur le paiement des loyers, instituĂ© au dĂ©but de la guerre, est aussi levĂ© ; des gĂ©nĂ©raux dâobĂ©dience bonapartiste sont nommĂ©s a des postes clĂ©s, notamment Ă la tĂȘte de la Garde nationale⊠L'affaire des canons Le dernier Ă©lĂ©ment dĂ©clencheur est lâaffaire des canons ». Thiers dĂ©cide le 16 mars 1871 de dĂ©sarmer la ville afin de la purger de tous les rouges ». 227 canons ont Ă©tĂ© retirĂ©s par la Garde nationale des Champs ĂlysĂ©es avant le dĂ©filĂ© des Prussiens et ont Ă©tĂ© entreposĂ©s sur les collines de Montmartre et Belleville. Adolphe Thiers envoie 4000 soldats chercher les canons dans la nuit du 17 au 18 mars. Alors que les soldats attendent les chevaux pour descendre les canons, ils se trouvent entourĂ©s par la foule â dont beaucoup de femmes menĂ©es par Louise Michel â et les gardes nationaux. Les soldats pactisent alors avec les insurgĂ©s parisiens. Et malgrĂ© lâintervention de Clemenceau, maire du 18e arrondissement, le gĂ©nĂ©ral Lecomte, qui avait ordonnĂ© de tirer sur la foule, et le gĂ©nĂ©ral Thomas, Ă qui lâon reproche dâavoir participĂ© Ă la rĂ©pression de juin 1848, sont fusillĂ©s. Un peu partout dans diffĂ©rents quartiers, des barricades sâĂ©lĂšvent et de nombreux soldats fraternisent avec les Parisiens. Thiers, de peur dâĂȘtre fait prisonnier, dĂ©cide alors de quitter la capitale pour Versailles. Environ 100 000 Parisiens le suivront, ainsi que la majoritĂ© des fonctionnaires. Câest le vrai dĂ©but de la Commune de 72 jours⊠Le comitĂ© central de la Garde nationale siĂšge, lui, Ă lâHĂŽtel de Ville et dĂ©cide dâorganiser des Ă©lections dans la capitale. Il est soutenu par de nombreux clubs. Les Ă©lections ont lieu le 26 mars 1871. On compte environ 230 000 votants sur les 485 000 inscrits soit environ 52 % dâabstention, notamment du fait du dĂ©part de nombreux Parisiens. DĂšs le 28 mars, le nouveau Conseil vote la Commune en rĂ©fĂ©rence Ă la Commune insurrectionnelle qui mis fin Ă la monarchie le 10 aoĂ»t 1792. Une majoritĂ© et une minoritĂ© Sur les 92 membres Ă©lus du Conseil municipal, environ une vingtaine appartenant au "parti des Maires" modĂ©rĂ©s refusent de siĂ©ger. lls ont Ă©tĂ© essentiellement Ă©lus par les habitants du centre et de lâouest parisien. Les 70 restants appartiennent Ă des tendances rĂ©publicaines et socialistes trĂšs diverses les rĂ©volutionnaires notamment les blanquistes et les jacobins qui formeront une majoritĂ© » ; et du cĂŽtĂ© de la minoritĂ© », des militants ouvriers de tendance marxiste ou anarchiste qui veulent davantage mettre lâaccent sur les questions sociales. On retrouve aussi quelques indĂ©pendants, tel le peintre Gustave Courbet. Parmi les Ă©lus, 33 sont des artisans et petits commerçants, 24 sont issus de professions libĂ©rales ou intellectuelles journalistes, architectes, mĂ©decins, etc. et 6 sont ouvriers. Si majoritĂ© » et minoritĂ© » vont vite sâopposer sur le mode de gouvernement notamment, tous seront unis face Ă lâoffensive versaillaise, qui va trĂšs vite se prĂ©ciser⊠Pour en savoir plus Les 150 ans de la Commune les lieux emblĂ©matiques 2/5
Le150e anniversaire de la Commune de Paris permet de faire sortir de lâombre les femmes mobilisĂ©es pour la rĂ©volution sociale de 1871. IcĂŽnes fĂ©ministes ou hĂ©roĂŻnes de la lutte des
Pour commĂ©morer les 150 ans de la Commune de Paris, la Mairie du 11e vous invite Ă redĂ©couvrir les figures emblĂ©matiques de lâarrondissement. Le 11e arrondissement populaire et ouvrier, est alors le plus peuplĂ© de Paris les Communards y mĂšnent de nombreuses actions entre mars et mai 1871. Si certains ne se relĂšvent pas de la Semaine Sanglante, dâautres prolongent le combat politique et social, dans l'arrondissement ou ailleurs. Charles DELESCLUZE 1809-1871 Charles Delescluze est lâun des vĂ©tĂ©rans de la Commune. Militant rĂ©publicain, il partage son temps entre la clandestinitĂ©, lâexil et la prison. LibĂ©rĂ© du bagne Ă Cayenne en 1860, il fonde Le RĂ©veil, lâun des principaux journaux dâopposition Ă lâEmpire. OpposĂ© aux capitulards » du gouvernement de la DĂ©fense nationale, Ă©lu au conseil de la Commune le 26 mars par les 11e et 19e arrondissements, il abandonne son siĂšge de dĂ©putĂ© de Paris et appelle Ă la rĂ©sistance populaire contre les Versaillais. Il est abattu au soir du 25 mai sur la barricade de la place du ChĂąteau dâEau, Ă lâentrĂ©e du boulevard Voltaire. DĂ©couvert le lendemain, son corps est jetĂ© dans la fosse commune de Montmartre. Sa dĂ©pouille, identifiĂ©e, est transfĂ©rĂ©e au PĂšre-Lachaise en 1883. En 1924, son nom est attribuĂ© Ă une rue du 11e arrondissement. Henri MORTIER 1843-1894 NĂ© Ă Paris et domiciliĂ© au 15, rue Saint-Ambroise, Henri Mortier est tourneur sur bois dans un atelier du 11e arrondissement. Militant blanquiste, adhĂ©rent Ă lâInternationale, il est Ă©lu au ComitĂ© central de la Garde nationale le 15 mars 1871. TrĂšs populaire dans le 11e arrondissement, il arrive en tĂȘte lors des Ă©lections du 26 mars au conseil de la Commune, avec 21 186 suffrages sur 25 183 votants. ParticuliĂšrement prĂ©sent Ă la mairie du 11e arrondissement, câest lui qui y assume une bonne partie des tĂąches dâadministration et de gestion. AprĂšs la Semaine Sanglante, il sâenfuit Ă Londres et est condamnĂ© Ă mort par contumace. Il rentre Ă Paris aprĂšs lâamnistie. Une salle de la mairie du 11e porte dĂ©sormais son nom. Adolphe ASSI 1841-1886 Dâascendance italienne, Adolphe Assi sâengage dans les Chemises rouges de Garibaldi au moment de lâunitĂ© italienne 1848-1870. De retour en France, membre du ComitĂ© central de la Garde nationale, il participe activement Ă la journĂ©e du 18 mars 1871 et est nommĂ© gouverneur de lâHĂŽtel de Ville. Lors des Ă©lections du 26 mars, il est Ă©lu au Conseil de la Commune par le 11e arrondissement. Câest lui qui proclame la Commune Ă lâHĂŽtel de Ville le 28 mars. ArrĂȘtĂ© par les Versaillais le 21 mai, il est condamnĂ© Ă la dĂ©portation en Nouvelle-CalĂ©donie. Il ne profite pas de lâamnistie et reste en Nouvelle-CalĂ©donie, oĂč il finit sa vie comme mĂ©canicien. EugĂšne PROTOT 1839-1921 ArrivĂ© Ă Paris en 1864, EugĂšne Protot milite chez les blanquistes et adhĂšre Ă lâAssociation Internationale des Travailleurs. Avocat, il dĂ©fend les opposants Ă lâEmpire, ce qui lui vaut la prison Ă plusieurs reprises. Poursuivi pour complot » en 1870, il se cache dans le faubourg Saint-Antoine, avant dâĂȘtre de nouveau incarcĂ©rĂ©. LibĂ©rĂ©, il est Ă©lu au Conseil de la Commune par le 11e et le 17e arrondissement. DĂ©lĂ©guĂ© Ă la justice, il conduit dâimportantes rĂ©formes en vue de sa dĂ©mocratisation. Il participe Ă la Semaine Sanglante et est blessĂ© sur la barricade de la Fontaine-au-Roi. CondamnĂ© Ă mort par contumace, il vit exilĂ©, puis rentre en France aprĂšs lâamnistie. Le conseil de lâordre des avocats lui refuse nĂ©anmoins sa rĂ©intĂ©gration au barreau. Pendant la Commune, il est domiciliĂ© au 216, boulevard Voltaire. Augustin AVRIAL 1840-1904 Augustin Avrial est lâun des fondateurs du syndicat des ouvriers mĂ©caniciens. Il adhĂšre en 1869 Ă lâInternationale, ce qui lui vaut dâĂȘtre emprisonnĂ© en 1870. Ălu Ă la tĂȘte du 66e bataillon de la Garde nationale, il fait marcher ses hommes le 18 mars vers la place de la Bastille, avant dâĂȘtre Ă©lu au Conseil de la Commune par le 11e arrondissement. DĂ©lĂ©guĂ© au Travail, Ă lâIndustrie et Ă lâĂchange, il est Ă lâinitiative de la rĂ©quisition des entreprises abandonnĂ©es par leur patron et les transforme en ateliers coopĂ©ratifs. Pendant la Semaine Sanglante, il organise la dĂ©fense de la place du ChĂąteau dâEau. Revenu en France aprĂšs lâamnistie, il se consacre aux inventions mĂ©caniques motocycle Ă pĂ©trole, modĂšle de machine Ă coudre et milite au Parti ouvrier socialiste rĂ©volutionnaire de Jean Allemane. Il a habitĂ© au 15, rue BrĂ©guet et au 51, rue Sedaine, dans le 11e, Ă deux pas du jardin qui portera son nom, ainsi que celui de sa femme, Louise Talbot, avec laquelle il forma, pendant prĂšs de 40 ans, un couple militant. Jean ALLEMANE 1843-1935 EngagĂ© dans la lutte syndicale, Jean Allemane est emprisonnĂ© sous le Second Empire, en 1862, pour avoir participĂ© Ă la premiĂšre grĂšve des typographes. Caporal de la Garde nationale pendant le siĂšge de Paris en 1871, il devient lâune des figures les plus populaires de la Commune. CachĂ© Ă Belleville, rue Levert, pendant la Semaine Sanglante, il est arrĂȘtĂ© et condamnĂ© Ă la dĂ©portation en Nouvelle-CalĂ©donie en 1872. Sorti du bagne, il fonde en 1891 le Parti Ouvrier Socialiste RĂ©volutionnaire qui se rĂ©clame du socialisme anti-autoritaire, dans la tradition de la Commune. En 1899, au congrĂšs dâunification socialiste, qui sâest tenu au gymnase Japy, il suit JaurĂšs et participe Ă la fondation de la SFIO. En 1901, il est Ă©lu dĂ©putĂ© du 11e arrondissement, dans le quartier Folie-MĂ©ricourt, face Ă un antisĂ©mite notoire. Battu par un nationaliste en 1902, il retrouve son siĂšge de dĂ©putĂ© en 1906. Militant des droits de lâhomme et de la dĂ©mocratie, il soutient Dreyfus et est lâun des premiers Ă sâengager avec JaurĂšs sous la banniĂšre de la dĂ©fense rĂ©publicaine. Ămile EUDES 1843-1888 Aussi connu sous le nom de gĂ©nĂ©ral Eudes, Ămile Eudes tient une librairie Ă Paris. Sous lâEmpire, il participe aux activitĂ©s des groupes blanquistes libĂ©rĂ© aprĂšs la rĂ©volution du 4 septembre 1870, il sâoppose alors au gouvernement de la DĂ©fense nationale. Le 18 mars, il sâempare de lâHĂŽtel de Ville Ă la tĂȘte des gardes nationaux de Belleville. Il est Ă©lu le 26 mars au conseil de la Commune par le 11e arrondissement et siĂšge Ă la Commission exĂ©cutive et Ă la Commission de la guerre. Il combat sur les barricades pendant la Semaine Sanglante. CondamnĂ© Ă mort par contumace, il rentre Ă Paris aprĂšs lâamnistie de 1880 et retrouve ses compagnons blanquistes. Augustin VERDURE 1825-1873 Instituteur sous le Second Empire, Augustin Verdure est rĂ©voquĂ© pour ses idĂ©es rĂ©publicaines, adhĂšre Ă lâInternationale et collabore au journal de Henri Rochefort, La Marseillaise. Ălu au Conseil de la Commune par le 11e arrondissement, il siĂšge Ă la commission de lâenseignement. ArrĂȘtĂ© pendant la Semaine Sanglante, il est dĂ©portĂ© en Nouvelle-CalĂ©donie oĂč il meurt en 1873. Il habitait au 8 rue de la PrĂ©sentation. Ădouard LOCKROY 1838-1913 Journaliste et ancien secrĂ©taire dâEnerst Renan, Ădouard Simon, dit Lockroy, sâengage auprĂšs des Garibaldiens, avant dâĂȘtre Ă©lu dĂ©putĂ© de Paris Ă lâAssemblĂ©e nationale en 1871. En mars, il prend parti pour la Commune et dĂ©missionne de son mandat, ce qui lui vaut dâĂȘtre arrĂȘtĂ© et incarcĂ©rĂ© jusquâen juin. Une fois libĂ©rĂ©, il est Ă©lu conseiller municipal du quartier de la Roquette. Il combat pour lâamnistie aux cĂŽtĂ©s de Clemenceau et de Victor Hugo. DĂ©putĂ© du 11e arrondissement en 1881, il est constamment réélu jusquâen 1910. Il est aussi plusieurs fois ministre sous la IIIe RĂ©publique. En tant que ministre du Commerce et de lâIndustrie de 1885 Ă 1887, il lance notamment le chantier de lâExposition universelle de 1889 et soutient le projet de la tour Eiffel contre ses nombreux opposants. En 1905, il vote pour la loi de sĂ©paration des Ăglises et de lâĂtat. Source Michel PUZELAT, historien et habitant du 11e.
Desnouvelles du 150e anniversaire de la Commune de Paris et des communes de province Lâanniversaire est certes chaotique, mais il promet du coup de
EvaZesir Cette annĂ©e, nous cĂ©lĂ©brons les 150 ans de la Commune de Paris. Le moment oĂč un gouvernement socialiste rĂ©volutionnaire extrĂȘme gauche a pris le contrĂŽle de Paris. AprĂšs avoir perdu la guerre avec la Prusse en 1871, les Parisiens prirent le gouvernement de leur ville en crĂ©ant leur propre autoritĂ© indĂ©pendante du 18 mars au 28 mai 1871. Pendant ce temps, les tendances fĂ©ministes, socialistes et anarchistes ont jouĂ© un rĂŽle important. Kouka Esper HEC Les communards voulaient instaurer une social-dĂ©mocratie trĂšs progressiste. Leurs principaux objectifs Ă©taient de sĂ©parer lâĂ©glise de lâĂtat, dâabolir lâexploitation des travailleurs, dâannuler le loyer pendant le siĂšge et de laisser les employĂ©s reprendre une entreprise abandonnĂ©e par son propriĂ©taire. Le 21 mai, lâarmĂ©e française est entrĂ©e Ă Paris et Ă ce que nous appelons aujourdâhui La semaine sanglante ». Les rues de la ville coulaient dans le sang des communards. Plus de 20 000 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es. CâĂ©tait la fin de la Commune de Paris⊠mais nĂ©anmoins, jusquâĂ aujourdâhui, son influence politique et sociale est encore dĂ©battue. La semaine derniĂšre, câĂ©tait exactement 150 ans depuis La semaine sanglante⊠et câest pourquoi, le collectif parisien Black Lines » sâest rĂ©uni avec lâassociation le MUR 93, Ă la rue de la Fontaine au Roi, pour rendre hommage Ă leurs hĂ©ros. One Max Lask Notre ami Sigismond Cassidanius dĂ©crit ce groupe comme suit Les Blacks Lines, une peinture promĂ©thĂ©enne de la citĂ© Quand on mentionne le collectif Blacks Lines, il faut convoquer la figure tutĂ©laire de PromĂ©thĂ©e et donc la politique. Car le geste du titan en dĂ©robant le feu Ă Zeus pour le donner aux hommes, est comparable Ă celui des LumiĂšres ; de lâillumination des consciences. Le hĂ©ros confie Ă lâhumanitĂ© transie dans ses prĂ©jugĂ©s, la lumiĂšre et la chaleur qui leur manquait. Il Ă©veille leur mentalitĂ© au fait que leur destin est grĂ©gaire, que lâunion fait la force. Le collectif sâest formĂ© sur ce pacte entre la peinture et la prise de parole politique. Depuis 2016 et leur premier mur rue Ordener, les Blacks Lines ont abordĂ© les thĂšmes de la rĂ©sistance Ă lâoppression, de lâĂ©cologie, de lâhiver jaune, du de La Commune et de La Palestine tout rĂ©cemment. Le collectif sâest dĂ©veloppĂ© atour du noyau fondateur, Itvan K. et Lask du TWE crew. Il sâest naturellement enrichi des membres de cette Ă©quipe Kraco, Kwim, Marmz, Zoyer et puis Fred Team, Macadam, Tay Aguillar, HĂ©cate, Lomo Zano, AurĂ©lien Ramboz, Paddy, Bricedu, etc. Raphe HEC Djalouz ReaOner Caligr_One
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Alorsque la Ville de Paris lance les cĂ©lĂ©brations du 150e anniversaire de lâinsurrection, lâhistoire de la Commune de Paris, qui ne dura que soixante-douze jours, fait de nouveau lâobjet de controverses politiques, explique Ă Londres The Guardian.
Ă Paris, une procession catholique violemment prise Ă partie Plusieurs centaines de personnes participant Ă une procession catholique en hommage Ă des martyrs de la Commune ont Ă©tĂ© violemment pris Ă partie samedi dans Paris. Capture d'Ă©cran Une procession catholique a Ă©tĂ© la cible d'agression samedi 29 mai Ă Paris. Capture d'Ă©cran POLICE - Ils Ă©taient quelque 300 personnes Ă dĂ©filer ce samedi 29 mai dans une procession catholique dans les rues de Paris afin de rendre hommage Ă leurs martyrs morts pendant le massacre de la rue Haxo, le 26 mai 1871. Ce jour-lĂ , 40 gendarmes, 10 ecclĂ©siastiques et quatre civils furent exĂ©cutĂ©s par dĂ©cret de la Commune. Le rassemblement a Ă©tĂ© violemment pris Ă partie et une plainte contre X est en cours de prĂ©paration, ainsi que le confirme au HuffPost le diocĂšse de Paris. Comme le prĂ©cisent Le Parisien et Le Figaro, la marche a Ă©tĂ© compliquĂ©e dĂšs son dĂ©part rue de la Roquette. Aux invectives et moqueries lancĂ©es depuis les terrasses se succĂšde la rencontre houleuse avec dâautres manifestants, au niveau du cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise. Ces derniers Ă©taient venus cĂ©lĂ©brer la mĂ©moire de la Commune dans un rassemblement autorisĂ© quelques heures plus tĂŽt. Comme le pointe La Croix, lâassociation Les Amies et amis de la Commune de Paris 1871 avait justement organisĂ© dans le quartier une grande journĂ©e pour le 150e anniversaire de la Commune. Violences et dĂ©gradations La tension a continuĂ© de monter au fur et Ă mesure que la procession avançait. En arrivant non loin de la station de mĂ©tro MĂ©nilmontant, un groupe dâune vingtaine de personnes identifiĂ©es comme des antifascistes a alors poursuivi le dĂ©filĂ©. âCeux-lĂ voulaient clairement en dĂ©coudre, câĂ©taient des antifasâ, assure un organisateur de la procession au Parisien, Ă©voquant des dĂ©gradations de rĂ©troviseurs, de banniĂšres, et dâune sono. AprĂšs les slogans âTout le monde dĂ©teste les Versaillais! Ă mort les fachos!â, des jets de projectiles et des bousculades sâen sont suivis. Selon Le Figaro, deux sexagĂ©naires ont Ă©tĂ© jetĂ©s au sol et une troisiĂšme personne a dĂ» ĂȘtre hospitalisĂ©e aprĂšs une blessure au crĂąne. Le policier dĂ©signĂ© pour accompagner la procession finit par sâinterposer alors que la prĂ©fecture, prĂ©venue, envoie des renforts. Insuffisant, selon Le Parisien puisque le cortĂšge sera de nouveau interrompu par un groupe de plusieurs dizaines de personnes peu aprĂšs. Les manifestants catholiques sont alors forcĂ©s de se rĂ©fugier dans lâĂ©glise Notre-Dame-de-la-Croix dont ils finiront par ĂȘtre exfiltrĂ©s deux par deux. Le ministre de lâIntĂ©rieur, GĂ©rald Darmanin a fait part de son soutien sur Twitter âł La libertĂ© de culte doit pouvoir sâexercer en toute sĂ©rĂ©nitĂ© dans notre pays. PensĂ©es pour les catholiques de Franceâ, Ă©crit notamment le ministre. Ă voir Ă©galement sur Le HuffPost Rencontre historique entre le pape François et de lâayatollah Sistani en Irak
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150e anniversaire de la commune de paris